
En soumettant des athlètes de haut niveau à des exercices d'attention visuelle, deux chercheurs de l'Ecole d'optométrie de l'Université de Montréal sont parvenus à augmenter de 53% en moyenne la performance cognitive des athlètes. Installée dans une voute d'immersion, une dizaine de tennismen, hockeyeurs et footballeurs a été soumise au déplacement incessant d'une série de balles, en devant désigner celles dont la couleur changeait. Certains athlètes ont augmenté leur performance de près de 150% suite aux exercices. "C'est l'équivalent d'un entraînement physique mais pour le cerveau", résument Jocelyn Faubert, titulaire de la Chaire industrielle CRSNG-Essilor sur la presbytie et la perception visuelle, et David Tinjust, stagiaire postdoctoral spécialisé dans la vision sportive.
"Pour exceller dans leur sport, tous les athlètes doivent gérer rapidement une foule d'informations de façon simultanée, souligne Jocelyn Faubert. Lorsque tous sont des sportifs performants, ce qui permet de se démarquer, ce ne sont pas les capacités physiques mais la vitesse de la prise de décision". Autre avantage de la méthode : les athlètes disposent de références quant à leurs aptitudes mentales. "Au cours de leurs entrainements, les athlètes reçoivent des évaluations de leur performance physique, poursuit le chercheur, mais aucun outil à ce jour ne pouvait évaluer leurs progrès sur le plan cognitif."
Ces travaux de recherche ont donné lieu à l'élaboration d'une méthode spécifique d'entrainement perceptivo-cognitif et au dépôt d'un brevet international. "On tente d'opérer un transfert technologique de ce qu'on a réussi à obtenir sur le plan scientifique vers de nouveaux outils d'entrainement virtuel", indique David Tinjust. Grâce à un système portatif, des athlètes équipés d'un casque virtuel pourraient notamment s'entrainer où et quand ils le veulent.
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