Alors qu'Emmanuel Macron s'était prononcé en faveur de l’accroissement des postes d’internes en ophtalmologie, il n'en sera rien cette année. Bien au contraire, puisque leur nombre est en baisse de 7,8% par rapport à la rentrée 2016. Selon un arrêté du ministère des Solidarités et de la Santé publié au Journal Officiel le 8 juillet, seules 141 places seront ouvertes en ophtalmologie aux étudiants en médecine (contre 152 l'an dernier).

On est loin de la demande formulée par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). L'organisation professionnelle réclame l'ouverture de 250 postes par an pour remplacer les départs en retraite, sachant que 64% des ophtalmologistes ont plus de 55 ans aujourd'hui. Objectif : éviter l'effondrement du système de prise en charge des maladies oculaires.

Pourtant le nouveau président semblait sensible à la requête du Snof. Interrogé sur la question avant son élection, il estimait que "l’évolution des effectifs exerçant en ophtalmologie est une source d’inquiétudes majeures". "Le nombre de professionnels cessant leur activité est en effet beaucoup plus important que celui des nouveaux arrivants et cette situation critique est destinée à durer au vu des projections actuelles, alors même que les besoins au sein de la population vont aller croissant, notamment du fait du vieillissement. Il faut donc infléchir cette trajectoire", affirmait alors le candidat Macron. Et d'insister : "L’ophtalmologie est une spécialité attractive aux ECN ; il paraît dès lors légitime de renforcer substantiellement les effectifs en troisième cycle, tout en préservant la qualité des formations".

Rappelons enfin que selon le Conseil national de l’Ordre des Médecins, la France compte 5 035 ophtalmologistes répartis inégalement sur le territoire au 1er janvier 2017. Un chiffre en baisse de 0,4% sur un an ! En l’espace de 7 ans, les départements français ont perdu en moyenne 8,2% de spécialistes. Pour autant, le compte n'y est pas ! Sur Twitter, les ophtalmologistes n'ont pas manqué de réagir vivement à ce nouvel arrêté, à l'image du Dr. Jean-Bernard Rottier, vice-président du Snof.

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