Mise à jour du 15/10/2021 à 18:00 : Un amendement à l’article 40 a été adopté

Le droit de primo-prescription des orthoptistes est maintenu. En revanche, le renouvellement, avec adaptation ou non, ne serait possible que si un bilan visuel a été réalisé par un ophtalmologiste. Le délai sera fixé par décret, et cela concerne le renouvellement par les orthoptistes et les opticiens.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022 a été présenté vendredi 24 septembre par le gouvernement. La partie consacrée à la filière visuelle est éloquente, notamment pour notre profession. Les orthoptistes devraient obtenir la primo-prescription, et ainsi réaliser des bilans visuels simples pour les faibles corrections et prescrire lunettes et lentilles, le tout sans prescription médicale préalable. Mais pas les opticiens !

Le rapport Igas oublié

Les préconisations du rapport Igas, en tête desquelles la possible primo-prescription par les opticiens, ont donc été totalement mises de côté. Pourtant, compte tenu de la démographie des orthoptistes et de leur répartition géographique identique à celle des ophtalmologistes, ces mesures ne devraient pas être efficaces pour réduire les délais d'attente chez ces derniers. Même si le ministère de la Santé assure le contraire dans son dossier de presse.

Selon nos sources, il y a là une volonté de la part du gouvernement d'apporter en optique, comme dans d'autres domaines, plus de délégations aux auxiliaires médicaux. Et l’opticien n’en est pas un…

Rappelons que, au 1er janvier 2021, on comptait 5 863 orthoptistes de France (dont 3 322 libéraux ou mixtes). Ces derniers deviendraient en quelque sorte des référents de la prévention en santé visuelle dans le pays. Un peu comme les optométristes Outre-Manche.

La primo-prescription pour les orthoptistes… mais pas que !

D’autant que, selon nos informations, 2 dispositifs supplémentaires en faveur des orthoptistes devraient s’ajouter à ce projet :

  • Le dépistage de l’amblyopie et des troubles de la réfraction des jeunes enfants sans prescription médicale dans le cadre d’une campagne « MT’Yeux » (pour les 9-15 mois et les 30 mois-5 ans) ;
  • Un nouveau protocole concernant les résidents entrant en Ehpad.