L’association des optométristes de France (AOF) est fermement opposée à l’utilisation du statut d’assistant médical en ophtalmologie (AMO) pour l’embauche d’opticiens ou d’optométristes en cabinet d’ophtalmologie. Une situation qui n’est pas sans rappeler la montée au créneau des orthoptistes lors de la création des « Taso » en 2011.

L’assistant médical en ophtalmologie

Il s’agit d’un nouveau métier créé en 2018 pour faire face au manque croissant de professionnels de santé et aux délais d’attente de plus en plus longs pour obtenir un rendez-vous. L’objectif est de libérer du temps médical afin que les praticiens puissent suivre un nombre de patients plus important.

D’après une étude du Snof menée en 2021, 14,5% des cabinets d’ophtalmologie déclarent avoir recours à un opticien ou à un optométriste. Ce chiffre monte à plus de 30% dans certaines régions comme en Bourgogne – Franche Comté (31%).

Selon une étude menée par nos confrères de Bien Vu, 23% des opticiens diplômés du BTS OL en 2021 manifestent le souhait d’intégrer à court terme un cabinet d’ophtalmologie.

Une formule avantageuse pour les ophtalmologistes

Outre la possibilité de pouvoir prendre plus de patients, les ophtalmologistes peuvent bénéficier d’aides financières de l’Assurance Maladie pour l’embauche d’un AMO.

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Une « injure aux compétences de professionnel de santé de l’opticien »

Dans le cadre du prolongement du plan « Ma santé 2022 », la branche des cabinets médicaux (CPNEFP), avec la participation de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) a mis en place un dispositif de certification au métier d’assistant médical. Le diplôme, niveau bac, pour ce nouveau métier est en cours d’enregistrement au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Mais il est demandé aux opticiens de réaliser les 384 heures de formation requises, sur une année.

En réaction l’Aof appelle l’ensemble des opticiens optométristes à refuser la requalification de leur poste vers le statut d’assistant médical.

« Le syndicat national des ophtalmologistes (SNOF) met en avant cette solution auprès de ses adhérents pour règlementer les pratiques « hors cadre » des secrétaires, et autres petites mains, mais aussi des opticiens. Si l’AOF comprend bien que les aides financières accordées par l’Assurance Maladie dans le cadre de l’embauche d’un AMO sont intéressantes pour les ophtalmologistes, cette proposition fait injure aux compétences de professionnel de santé de l’opticien. Une formation de niveau BAC n’a pas vocation à réglementer les compétences de titulaire d’un Diplôme d’État de professionnel de santé de niveau BTS (Bac+2). D’autant plus que la quasi-totalité des recrutements en cabinet se font au niveau Licence (Bac+3) ou Master (Bac+5) », déclare Yannick Dyant, président de l’AOF.