Vincent Dedes, président du syndicat national des ophtalmologistes de France, a réagit au pacte Bayrou contre les déserts médicaux :

 

« Certaines propositions de ce plan sont intéressantes et correspondent à des suggestions portées par le Snof :

  • Déploiement des assistants médicaux aux compétences élargies
  • Stage obligatoire en dehors des CHU
  • Développement d'une offre de soins de proximité
  • Guichet unique afin de faciliter l'installation

Les sites multiples sont déjà une réalité chez les ophtalmologistes et se développent rapidement ces dernières années.

Il manque cependant des détails pour sa mise en oeuvre. Le Snof est à la disposition du ministère de la santé pour avancer sur le sujet de l'amélioration de l'accès aux soins pour tous ».

Faciliter l'adaptation des primo-prescriptions

Dans ce plan, il est écrit la phrase suivante : "L'adaptation des primo-prescriptions par les opticiens sera facilitée pour permettre aux patients d'avoir un meilleur accès aux lunettes, tout en contrôlant les professionnels engagés". 

« Il nous semble que les échanges avec les représentants des opticiens et le Snof vont dans ce sens », commente Vincent Dedes : « faciliter les échanges rapides et sécurisés entre les 3 "O" (DMP, ordonnance numérique standardisée, ...) et lutter contre la fraude (pseudo téléexpertise, traçabilité de la prescription à la délivrance avec l'utilisation de la blockchain).

L'accès aux équipements optiques n'est pas un problème quel que soit le territoire de vie du patient. En revanche, la pertinence de la prescription est un vrai sujet, afin d'éviter l'allongement des délais de remboursement proposé par la Mutualité et certains réseaux de soins ».

 

Mélanie Ordines, présidente du syndicat national autonome des orthoptistes (Snao) :

 

« Le SNAO félicite le gouvernement pour la présentation d’un plan d’action ambitieux en faveur de l’accès aux soins. Ce pacte envoie un signal fort de confiance dans l’avenir de notre système de santé.

Depuis 2017, les mesures engagées portent leurs fruits : la filière visuelle en est un exemple concret de réussite, mais on peut aller encore beaucoup plus loin.

Le syndicat accueille également positivement le soutien affiché à la simplification des protocoles de coopération, dont les orthoptistes sont historiquement les pionniers. Trop souvent freinés par des démarches lourdes et une faible rémunération, ces dispositifs doivent enfin trouver leur plein potentiel.

Le SNAO attend avec intérêt la publication du Protocole RNM Rénové, qui permettra d’élargir l’âge des patients pour accéder à la santé visuelle sur tout le territoire.

Le syndicat salue également la généralisation de l’expérimentation des opticiens en EHPAD, dans laquelle il voit l’opportunité de structurer une prise en charge visuelle complète, réunissant enfin les « 3 O ».

Ce modèle est prometteur pour améliorer la santé visuelle des personnes âgées et renforcer la coopération interprofessionnelle.

En s’appuyant principalement sur une augmentation du nombre de médecins et une nouvelle organisation de l’internat en médecine générale, le gouvernement néglige encore une fois le potentiel immédiat et structurant des professions paramédicales, pourtant essentielles à la fluidité des parcours de soins.

Professionnels de première ligne en santé visuelle, les orthoptistes sont déjà présents dans les territoires. Ils peuvent, dès maintenant, soulager les médecins, réduire les délais de rendez-vous, et améliorer l’accès aux soins dans les zones sous-dotées ».

 

Plusieurs mesures concernent les opticiens, à découvrir ici.