À l'occasion de la Semaine de la Myopie qui se tient du 24 au 30 novembre 2025, Sébastien Hivert, opticien Optic 2000 à Limoges, est intervenu lors de la conférence « La freination myopique, un défi d'aujourd'hui pour un avenir plus net ».

L'événement s'inscrivait dans le cadre d'une journée de prévention et de dépistage de la myopie organisée par la mairie de Limoges, qui s'est tenu dans le centre de loisirs de la ville, l'ALSH d'Uzurat.

L'occasion de faire le point avec cet acteur local sur son parcours et sur l'implication des opticiens dans la lutte contre la progression de la myopie.

Acuité : Quel est votre parcours professionnel ?

Sébastien Hivert : Je suis diplômé de l'école d'optique de Lille depuis 1996. J'ai été employé pendant quelque temps, et en 1999, j'ai ouvert mon premier magasin en banlieue de Limoges. En 2006, j'ai ouvert un deuxième magasin à Couzeix et j'ai rejoint Optic 2000. J'ai transféré le premier magasin en 2011, et en 2018, j'ai ouvert mon troisième magasin au pôle Santé Beaublanc, à Limoges.

AC : Comment s'est déroulé l'événement auquel vous avez participé ?

Sébastien : L'événement s'est déroulé à l'initiative de la mairie de Limoges et s'inscrivait dans le cadre d'une journée de prévention et de dépistage de la myopie. Le docteur Rocher, ophtalmologiste, s'est concentré sur l'aspect médical et a abordé les conséquences de la myopie. Ensuite, l'orthoptiste a montré tout ce qui existe autour de la détection de la myopie et de ce qui peut s'en suivre pour un enfant.

Enfin, j'ai conclu en tant qu'opticien en présentant les outils : les trois verres de freination, l'orthokératologie, l'explication sur le choix de la monture... tout le côté technique. L'idée était de créer une véritable synergie entre les trois disciplines. Nous sommes intervenus face à des parents et à des intervenants de la mairie de Limoges qui sont en contact direct avec les enfants. Il y avait à peu près une quarantaine de personnes. Au total, une cinquantaie d'enfants ont été dépistés au cours de cette journée.

AC : Y a-t-il eu des questions formulées par le public ?

Sébastien : La seule interrogation qu'on a eue est venue d'une dame qui était un peu affolée par le terme d'« épidémie de myopie », utilisé par un journaliste à la télévision lors d'une émission où le docteur Rocher s'est exprimé. Le docteur lui a répondu que c'est le mal du siècle en ce qui concerne la santé visuelle. L'œil myope est fragile et plus exposé aux pathologies, donc c'est un sujet à ne pas négliger.

AC : À quelle fréquence équipez-vous des verres de freination ? Quels sont les principaux freins que vous rencontrez ?

Sébastien : Le premier verre de freination que j'ai eu, c'était en 2020. J'en suis au deuxième ou troisième renouvellement pour certains enfants, et on constate que c'est efficace. J'en fais à peu près un par magasin par mois. On en fait de plus en plus, donc je pense qu'il y a quand même un message qui est passé.

Un des principaux feins est le manque d'information au niveau du grand public. Les parents ne sont pas ou mal informés à propos de ces équipements. Le problème qu'on va rencontrer, c'est le côté esthétique. On se bagarre un tout petit peu pour faire comprendre qu'une lunette plastique est peut-être plus judicieuse qu'une lunette métal, qui a tendance à se déformer, par exemple. L'enfant, lui, s'adapte très vite.

AC : Quel rôle les opticiens peuvent-ils jouer dans l'information et la prévention ?

Sébastien : Nous faisons partie de la chaîne. Nous devons conseiller aux parents de voir un ophtalmologiste aux âges clés de l'enfant. Nous pouvons aussi parler de ces verres de freination qui existent. Je pense qu'il y a un manque de communication. Je trouve dommage que ce ne soit pas assez relayé au niveau national.

Il faut simplifier l'information et faire preuve de pédagogie pour que les parents comprennent le fonctionnement et l'importance de la prise en charge et du suivi.