Selon le journal L'Indépendant, des gendarmes accompagnés de représentants de la DGCCRF (Direction de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes) ont perquisitionné, le 31 août, trois points de vente franchisés Optical Center situés à Perpignan et à Cabestany (Pyrénées Orientales). Cette opération fait suite à une plainte déposée par une cliente, faisant état d'une "tromperie sur la qualité et la nature de la marchandise et infraction à la législation sur les devis". Le magasin lui aurait délivré des verres d'une qualité inférieure à ceux payés.

Le franchisé à la tête des magasins perquisitionnés est en outre soupçonné de fraude aux mutuelles. "A la première facturation est toujours jointe la prescription, mais à la même date arrivait une deuxième facturation pour le même client où était mentionné lunettes cassées ou verres cassés. Sur certains dossiers la facturation a été faite avec la signature falsifiée de l'adhérent" a expliqué une complémentaire santé de la région à nos confrères de l'Indépendant. Plusieurs centaines d'équipements fictifs auraient ainsi été remboursés directement aux magasins grâce au tiers payant. Les sommes mises en jeu seraient considérables : pour un trimestre et sur un seul magasin, une complémentaire aurait procédé ainsi à 17 000 euros de remboursements.

Les syndicats réagissent
Les syndicats Fnof et Synope se sont portés partie civile dans cette affaire actuellement en cours d'instruction. "Ces pratiques portent un préjudice majeur à l'image de l'ensemble des opticiens, notamment après la mise en oeuvre de la réforme, qui leur accorde davantage de responsabilités" nous a déclaré Alexandra Duvauchelle, Déléguée Générale du Synope. Cette organisation s'était précédemment portée partie civile dans une affaire similaire impliquant un opticien indépendant d'Amiens, qui a écopé d'un an de prison avec sursis, de 30 000 euros d'amendes et d'une interdiction d'exercer durant un an.
Alain Gerbel, Président de la Fnof, estime qu'un "syndicat se doit d'agir lorsqu'un comportement ultraminoritaire peut porter atteinte à toute la profession. Ici, 3 magasins sont mis en cause, sur les 10 000 en France. L'enquête suivra son cours. L'enquête suivra son cours et maintenant il faut laisser faire la justice" a-t-il précisé.
Enfin, l'UDO estime également que ces "pratiques sont indéfendables". "Notre travail avec les complémentaires santé, notamment sur les échanges de données, vise à les prévenir" nous ont rappelé Alain Bach, son Directeur, et Henry-Pierre Saunier, son Président délégué. "Nous espérons aussi que l'enseigne Optical Center se positionnera et interviendra, qu'elle procèdera à des vérifications, voire à des sanctions, auprès du franchisé soupçonné, de manière à ce qu'il n'y ait pas d'amalgame entre un comportement isolé et l'enseigne elle-même" ont-ils ajouté.