Dans le contexte de l’examen du projet de loi Santé par le Sénat à partir du 14 septembre prochain, certaines conclusions du rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) concernant la filière de santé visuelle ont été dévoilées hier. Pour le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), plusieurs mesures préconisées correspondent à des revendications récurrentes des spécialistes : la généralisation des délégations de tâches aux orthoptistes, le développement des effectifs d’étudiants en orthoptie et la création de pôles rassemblant tous les professionnels de la vue. L’organisation professionnelle se dit donc « satisfaite de la reconnaissance du ‘travail aidé’ ».

Toutefois, « concernant les mesures prises en faveur des opticiens, notamment dans le cadre du renouvellement des lentilles, qui est une nouveauté, nous demandons un encadrement sérieux afin d’éviter tout risque pour les patients, écrit son président, le Dr. Thierry Bour. En effet les opticiens n’ont pas tous le réflexe d’avertir le médecin en cas d’adaptation d’une ordonnance », estime-t-il. Mis à part ces quelques mots, dans son communiqué, le Snof élude la place que pourrait occuper les opticiens dans la chaîne de santé visuelle, au profit des orthoptistes.

Pourtant, rappelons que selon les projections actuelles, le déficit d’offre de soins visuels atteindrait 8 millions d’actes en 2020 sans nouvelles mesures. Une perspective peu réjouissante pour le Dr. Thierry Bour qui alarmait récemment : « Nous risquons de ne pas pouvoir les honorer ». Les recommandations inscrites dans le rapport de l’Igas pourraient rapidement être introduites au projet de loi Santé, dont l’examen doit commencer le 14 septembre au Sénat.