Aujourd'hui 27 juillet, le journal Ouest-France consacre un article complet aux cambriolages dans les magasins d'optique. Interviewé par le quotidien, Alain Gerbel, président de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), constate la multiplication de ces pillages, qui se déroulent "par séries", de façon "très professionnelle". "Les voleurs raflent les montures, les machines, jusqu'au moindre tournevis dans les ateliers" explique-t-il.

Peu d'enquêtes aboutissent

Ouest-France relève que les pouvoirs publics restent dans la plupart des cas impuissants face à ces "voleurs minutieux qui déjouent les systèmes de sécurité", et que seules "de très rares affaires sont élucidées". Des Georgiens ayant reconnu agir sur commande, les enquêteurs privilégient la piste des pays d'Europe orientale, où la marchandise pillée servirait à ouvrir des boutiques. Mais cette hypothèse est mise en doute par Alain Gerbel : "jamais les douanes n'ont intercepté de camion chargé de lunettes aux frontières de l'est".

Les assureurs mettent la pression

Outre le préjudice immédiat, ces cambriolages engendrent des frais importants d'assurance et d'équipement nécessaire pour prétendre à une indemnisation en cas de larcin. Henri Legland, opticien Afflelou à Nantes, s'est fait dérobé au début du mois 2 000 montures pour un montant total de 135 000 euros. Son magasin avait été pillé une première fois en octobre 2008. Son assureur avait alors rompu son contrat. Henri Legland, qui a peiné pour en trouver un autre, paye aujourd'hui 5 000 euros par an pour garantir son point de vente, auxquels s'ajoutent les frais de la vidéosurveillance qui lui a été imposée. Jean Simon, de CLC Assurances, explique que, parmi les normes existantes - grilles, alarmes, vidéosurveillance et vitres anti-effraction - sa société en demande deux à ses clients opticiens dans l'Ouest. "A Paris, c'est trois". "On nous impose les mêmes mesures de protection qu'aux marchands d'appareils photos dans le temps", corrobore Alain Gerbel. Les magasins d'optique représentent aujourd'hui, aux yeux des assureurs, les mêmes risques que les bijouteries et les parfumeries. Les magasins ne sont pas les seuls concernés : les représentants et les show-rooms des fabricants font eux aussi l'objet de pillages fréquents.