Ophtalmologie : 115 jours d'attente en moyenne pour un rendez-vous, le délai maximum atteint 385 jours

Une enquête réalisée par Santéclair et publiée dans l'édition de janvier du magazine Capital chiffre les difficultés d'accès à trois spécialités médicales : l'ophtalmologie, la gynécologie et la radiologie dentaire. Cette étude établit, pour plus de 170 villes, le nombre moyen de jours pour obtenir un rendez-vous et le tarif moyen de la consultation. Sans surprise, les ophtalmologistes affichent des délais à rallonge : 115 jours en moyenne, pour un tarif moyen de 39 euros par consultation.

Des délais de 7 à 385 jours, des tarifs de 28 euros à 77 euros !

Tulle se pose en lanterne rouge, avec 385 jours, soit plus d'un an de délai pour une consultation ophtalmologique. La ville est talonnée (dans le mauvais sens !) par Mulhouse, où il faut patienter 383 jours. Les plus chanceux sont les habitants de Créteil (7 jours d'attente), d'Ajaccio (9 jours) et d'Alès (12 jours). Les villes font aussi le grand écart en termes de tarifs : le prix moyen de la consultation oscille entre 28 euros (à Albertville, Aurillac, Cahors, Cholet, Mont-de-Marsan, Orléans, Saint-Denis, Sarcelles et Tulle) à plus de 75 euros. Les ophtalmologistes les plus « chers », qui pratiquent des tarifs moyens supérieurs à 50 euros par consultation, se situent à :

•Carcassonne : 77 euros
•Nogent-sur-Marne : 60 euros
•Paris : 58 euros
•Fontainebleau : 53 euros
•Sens : 55 euros
•Créteil : 51 euros
•Rambouillet : 50 euros
•Strasbourg : 50 euros
•Tournon-sur-Rhône : 50 euros

35% d'ophtalmologistes en moins d'ici 2030

Capital note une « situation catastrophique » chez les ophtalmologistes. D'ici 2030, si rien n'est fait, leur nombre chutera de -35%. « La ministre de la Santé Marisol Touraine vient de promettre 4 600 bruts par mois pendant deux ans aux médecins qui accepteront de visser leur plaque dans les déserts médicaux, mais a pris soin de rappeler que le gouvernement n'a pas la moindre intention de remettre en cause la liberté d'installation des médecins à l'issue de leurs études », souligne le magazine économique, en concluant que « la fracture sanitaire n'est pas près de se réduire ». Rappelons que, pour pallier cette chute démographique, le gouvernement mise avant tout sur les protocoles de coopération entre les ophtalmologistes et les orthoptistes et opticiens. La reconnaissance de l'optométrie, évoquée en décembre, ne sera finalement envisagée que si ces solutions s'avèrent insuffisantes.

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