Les ophtalmologistes jouent l'humour pour expliquer les délais d'attente à leurs patients et alerter les politiques

Le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) lance une campagne décalée pour manifester son soutien aux patients face aux délais d'attente qui s'allongent et présenter leurs solutions pour y remédier. Tous les cabinets recevront cette semaine une affiche humoristique à accrocher dans leur salle d'attente. Celle-ci met en scène, sous forme de bande dessinée, un patient qui demande à sa voyante dans combien de temps il peut espérer un rendez-vous chez son ophtalmologiste. « Je ne vois rien avant 2025 », lui répond-t-elle. « 1 ophtalmologiste sur 2 partant à la retraite n'est pas remplacé », souligne le visuel.

Provoquer la discussion

Le Docteur Jean-Bernard Rottier, Président du Snof, explique que « la situation est telle que n'avons plus la possibilité de répondre à la demande. Les patients ne comprennent pas pourquoi nous mettons parfois 6 mois voire 1 an à les recevoir. Il est temps de provoquer la discussion avec eux, de leur montrer que nous sommes de leur côté et que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire changer la politique actuelle. Au rythme actuel, la population d'ophtalmologistes aura chuté de 40% en 2025, passant de 5500 à 3300 praticiens, alors même que les besoins vont exploser ».

Les délégations aux orthoptistes toujours mises en avant

Pour répondre à cette problématique, le syndicat continue de miser sur les orthoptistes. Il préconise de « favoriser le développement des délégations de tâches aux orthoptistes au sein des cabinets d'ophtalmologie. Ce système de coopération permet aux orthoptistes d'épauler les ophtalmologistes dans la prise en charge de certains actes, et d'accueillir en moyenne 30% de patients supplémentaires ». Il demande par ailleurs de « doubler les flux de formation en ophtalmologie, en faisant passer le quota d'internes en médecine formés à l'ophtalmologie de 1,5 % à 3 % / an ». « Les Français qui veulent que la situation change peuvent signer une pétition disponible chez leur ophtalmologiste », annonce le syndicat.