On sait que le manque de concentration à l’école est nuisible à l’apprentissage des enfants. Pour tenter d’y remédier, les écoliers du CP à la 5e ont droit en cette rentrée scolaire à des cours d’attention.

Le programme nommé Atol pour « Attentif à l’école » a été mis en place par Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Sa méthode : expliquer de manière scientifique et pédagogique aux enfants comment parvenir à se concentrer. Le dispositif se présente sous la forme d’ateliers adaptés à chaque niveau scolaire.

Il comprend 3 axes principaux :

  • faire comprendre le mécanisme biologique de l’attention ;
  • apprendre à déceler les situations de conflits attentionnels ;
  • développer son sens de l’équilibre attentionnel.

L’importance du dépistage des troubles visuels

Les déficiences visuelles peuvent notamment être à l’origine d’un manque de concentration et de décrochage au cours de la journée. C’est pourquoi, dépister les enfants dès leur plus jeune âge doit rester une priorité. Les chiffres du baromètre de la santé visuelle 2017 mettent en exergue une importante augmentation des différents troubles de vue déclarés chez les plus jeunes. Difficultés à voir de loin, fatigue visuelle sont les principaux symptômes. Résultat : le nombre de prescriptions de lunettes est passé de 43% à 55% en un an. Les ophtalmologistes incitent d’ailleurs les orthoptistes à s’emparer du sujet.

Toucher 10 000 écoliers

Expérimenté sur 1 000 enfants d’une quarantaine de classes, du CP à la 5e, à Caluire-et-Cuire (69), le dispositif Atol a été concluant. De quoi séduire 2 inspecteurs de l’Education nationale. Jean-Philippe Lachaux espère toucher 10 000 élèves d’ici l’année prochaine puis toute une génération.

Le programme financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) à hauteur de 450 000 euros de 2014 à 2018, est en quête de soutiens financiers pour généraliser cette expérience. « Nous abordons une phase critique : les demandes affluent mais nous n’avons pas les moyens d’aller faire nous-mêmes des conférences dans les écoles. Nous réfléchissons donc à de nouveaux outils au service d’enseignants qui se trouveraient seuls, éloignés, mais encadrés », conclut le chercheur.