Mieux diagnostiquer la sécheresse oculaire

le Pr Marc Labetoulle, chef du service d'ophtalmologie de l'hôpital Bicêtre

9 millions de Français*. C'est le nombre de personnes souffrant aujourd'hui de sécheresse oculaire. Cette pathologie encore méconnue ne doit pas être sous-estimée. Elle impacte la qualité de vie des patients, jusqu’à être perçue comme un réel handicap. Quels sont les signes évocateurs du "syndrome de l'oeil sec"? Outre les gênes liées à l'usage intensif des écrans d'ordinateurs ou de smartphones, c’est  l'intolérance au vent et à l'air climatisé. Les personnes les plus touchées par la maladie ont en général plus de 55 ans, et sont en majorité des femmes (71%). En cause notamment, les dysfonctionnements hormonaux liés à la ménopause. Les traitements augmentent le facteur de sécheresse oculaire.

Pour venir en aide à ces personnes, le Pr Marc Labetoulle, chef du service d'ophtalmologie de l'hôpital Bicêtre, (Kremlin-Bicêtre) a mis en place un principe de simplification et de traitement. Spécialisé en chirurgie de la surface oculaire, ce dernier est intervenu lors de la 6ème édition des Journées d’Etudes Vision & Prospective à Val d’Isère sur le thème « un schéma simplifié pour la prise en charge de l’œil sec ». Pour lui, il est tout d'abord fondamental de bien écouter les plaintes des patients et reprendre les mots qu'ils formulent. Vient ensuite l'analyse du visage, avant d'inspecter les structures internes de l'oeil à la lampe à fente, avant colorants et après colorants. L'ophtalmologiste mesure également le temps de rupture du film lacrymal (BUT). Il doit être supérieur ou égal à 15 secondes. (Pathologie s'il est inférieur à 5 secondes). Enfin, le praticien réalise le test de Shirmer pour déterminer la quantité de larmes. Après avoir examiné les paupières, l'heure est à l'analyse globale des données pour prescrire au patient le  traitement adapté.

Le Pr Marc Labetoulle a mis en place un schéma simplifié pour cette prise en charge de l’œil sec, basé sur l’examen quantitatif, qualitatif du film lacrymal et surtout sur l’écoute du patient, la reformulation de ses mots.

* Rapport DEWS 2011