En 2030, un tiers d'ophtalmologistes en moins selon un scénario de la Drees

Selon le scénario tendanciel* retenu par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), le nombre d'ophtalmologistes chuterait de plus d'un tiers d'ici 2030. De 5565 en 2006, les ophtalmologistes seraient 3590 en 2030, soit une baisse de 35,5%. Pendant cette période, la diminution des effectifs serait moins marquée pour les généralistes que pour les spécialistes, avec des évolutions très contrastées d'une spécialité à l'autre (chirurgie +40%, dermatologie -32%).
Les projections réalisées par la Drees montrent que les effectifs médicaux vont baisser de près de 10% au cours des 10 prochaines années. Entre 2007 et 2018, indique la Drees, "les sorties de la vie active ne seront pas compensées par les entrées. Au-delà, l'évolution de la démographie médicale dépendra largement des décisions publiques prises aujourd'hui et des choix individuels des jeunes médecins."

Toute discipline confondue, la densité médicale se trouverait également affectée, compte tenu par ailleurs de la croissance de la population (+10%). Elle passerait de 327 à 292 médecins pour 100.000 habitants entre 2006 et 2030, atteignant son plus bas niveau en 2020 avec 276 médecins. Les disparités régionales seraient "modifiées mais pas réduites" : la densité de médecins chuterait fortement en Corse (-35%), Languedoc-Roussillon (-30%), Ile-de-France (-26%), Provence-Alpes-Côte d'Azur (-26%) et Midi-Pyrénées (-22%). Au contraire, elle croîtrait de 10 à 16% en Poitou-Charentes, Franche-Comté, Basse- Normandie, Bretagne, Auvergne et Lorraine. De plus, l'activité médicale se concentrerait dans les pôles urbains avec CHU.

A l'horizon 2030, le corps médical serait plus jeune et plus féminin. L'âge moyen des médecins actifs passerait ainsi de 48,8 ans en 2006 à 44,5 ans en 2030. Les femmes médecins seraient aussi nombreuses que les hommes dès 2022, pour devenir majoritaires en 2030 (53,8% des effectifs).

* Ce scénario de référence a été réalisé en supposant un maintien des choix individuels des médecins à long terme et un relèvement du numerus clausus jusqu'à 8.000 en 2011. "Les projections permettent d'éclairer les conséquences à long terme des choix faits aujourd'hui en matière de démographie médicale", insiste la Drees.