Le cabinet d’analyses stratégiques Percepta vient de publier une étude approfondie sur l’avenir de l’assurance santé en France. Cette enquête de 320 pages met en lumière le "vaste mouvement de concentration des groupes de prévoyance et des mutuelles", généré par la récente période de réformes et d’évolutions règlementaires. Elle explique qu’aujourd’hui, la taille étant devenue un avantage concurrentiel décisif, des groupes puissants dotés de moyens d’envergure émergent. Ainsi, d’ici 2025, "il ne pourrait subsister qu’une trentaine de mutuelles contre près de 700 aujourd’hui".

Percepta précise en outre que les réformes ont conduit à une "refonte des gammes de produits". Ainsi, on observe une plus grande segmentation pour s’adapter à des cibles de clientèle précises : jeunes, familles, seniors, travailleurs indépendants…, y compris chez les mutuelles régies par le Code de la mutualité. Des produits "low cost" voient le jour, visant les jeunes, les clientèles peu consommatrices ou jugeant les complémentaires santé trop onéreuses. MMA a été la première à se lancer avec son contrat "Double Effet", qui prévoit le rembousement d’une partie de la cotisation en cas de non-consommation (cliquez ici pour lire notre news sur ce sujet). Axa, leader du marché, et le groupe Caisses d’Epargne visent quant à eux les familles, une cible traditionnellement captée par les mutuelles. Les offres spécifiques seniors, amenées à se développer compte tenu du vieillissement de la population, se développent pour l’heure plus timidement : les assureurs hésitent à se lancer dans un segment susceptible de mettre à mal leurs exigences de rentabilité.

L’étude souligne enfin l’évolution des attentes des Français qui, grâce à Internet et ses comparateurs de prix, sont mieux informés et font jouer la concurrence. Cette évolution conduit les complémentaires à "sortir du concept indemnitaire pour évoluer vers celui de solution globale, dans une logique d’accompagnement en cas de "sinistre" et, au-delà, de prévention". Résultat : la relation client est "réinventée", et intègre davantage d’individualisation.