Vision et sports nautiques : des solutions adaptées à chaque pratique

Le traditionnel Symposium de la Fondation Krys Group organisé dans le cadre du Congrès de la SFO a eu cette année pour thème « Activités nautiques et qualité de vision ». Il s'est déroulé sous la présidence du Pr. Jean-Paul Renard, chef de service à l'hôpital du Val de Grâce, et en présence de Christian Roméas, président de la fondation. Les intervenants ont fait le point sur les besoins visuels des pratiquants de sports nautiques, auxquels les opticiens peuvent répondre grâce à l'éventail de solutions existantes.

Les lentilles de contact, idéales dans bien des cas

La France est « la 5ème nation sportive, avec plus de 34 millions de pratiquants », rappelle le Dr. Marie-Christine Lalanne, ophtalmologiste à Vélizy Villacoublay. Les sportifs « doivent interpréter de nombreuses informations sous des contrastes et lumières variables » et sont ainsi une cible de choix pour les lentilles de contact. Celles-ci leur assurent « la meilleure coordination oeil / geste » : elles offrent un champ visuel plus large que les lunettes, suppriment les effets prismatiques des verres, ainsi que les différentes aberrations. Ce mode de correction transmet davantage de lumière : « la perte de réflexion est de 2,67% sur une lentille, contre 4% sur un verre ». Cependant, certaines conditions feront préférer les lunettes : les environnements poussiéreux, les hautes altitudes ou encore les sports en eau douce.

En surface ou sous l'eau, les besoins diffèrent

Le Dr. Violaine Stephant (ophtalmologiste à l'hôpital Picqué à Bordeaux) insiste sur la protection oculaire, notamment en mer, et même par temps brumeux, « l'écume réverbérant 25% du rayonnement ». L'exposition aux UV peut en effet engendrer des effets aigus (kératites, conjonctivites) ou chroniques (ptérygion, cataracte...). La vision des plongeurs doit être aussi prise en compte : « en profondeur, la perception des couleurs est modifiée. En vision directe, on observe une perte du dioptre cornéen et une hypermétropisation. Avec masque, à une distance inférieure à 1,20 mètre, l'objet paraît plus proche et plus gros. La vision stéréoscopique est altérée et le champ visuel réduit. D'où l'importance pour les plongeurs d'être informés, notamment par l'ophtalmologiste et l'opticien, pour mieux s'adapter ».

Un marché porteur sous -exploité par les opticiens

Franck Lacroix, opticien Krys à Toulouse, souligne le potentiel lié aux équipements visuels de sport. Premier exemple : la plongée (plus de 155 000 licenciés) : « 90% des masques du marché peuvent être dotés d'une solution correctrice pour les amétropies de -18.00 à +10.00. Un masque de plongée doté de verres unifocaux, pour une myopie de -1 à -7D, coûte 140 euros ». Idem pour la natation : « des lunettes avec verres sphériques anti buée existent à partir de 48 euros prix public. De nombreux clients sont prêts à mettre le prix, mais les opticiens ne leur parlent pas suffisamment de ces produits » conclut Gilles Demetz.

Le Symposium s'est clôturé sur une intervention de Steve Rabussin, skipper du voilier “Race for Water” : il disputera la course de trimarans monotypes Krys Ocean Race, qui reliera New-York à Brest du 7 au 14 juillet. Son bateau est l'ambassadeur de la fondation Multi One Attitude (en photo en haut à gauche), qui vise à préserver les ressources en eau de la planète. « L'eau douce ne représente que 3% de l'eau totale sur terre et seulement 1% se trouve sous forme liquide. La part de la population mondiale vivant en situation de stress hydrique, déjà estimée à 40% aujourd'hui, pourrait atteindre 63% en 2015 », a-t-il avertit.


Salle comble au Palais des Congrès à Paris pour le Symposium Krys Group.