Le Collège national d’audioprothèse (CNA) et le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) ont pris connaissance de l’arrêté du 28 avril 2017 traitant de la refonte du devis normalisé en audio. Ils demandent que cette question, tout comme celles de l’amélioration de la prise en charge, de l’observance et de la qualité, soient traitées globalement dans le cadre de futurs états généraux de l’audition sous le pilotage du ministère de la Santé.

Comme pour certains des syndicats d'opticiens, les deux organisations professionnelles estiment que ce nouveau devis "conduit à plus de complexité pour les déficients auditifs, des personnes majoritairement âgées et fragiles. Alors que le projet de loi initial visait à clarifier les informations données aux patients sur les produits de santé remboursables, il prévoit l’affichage de 11 éléments de prix, dont certains conditionnels. La volonté de découper notre pratique en éléments artificiellement distincts porte aussi le risque d’aboutir à des options non prises en charge, et donc à une qualité des soins dégradée", alertent-elles.

Non à "l'amalgame entre audioprothésistes et opticiens" !

De surcroit, le CNA et l'Unsaf pointe du doigt un amalgame fait entre "les professions, forts différentes, d’audioprothésiste et d’opticien". "Rien n’imposait de traiter conjointement ces deux secteurs, qui plus est dans un texte piloté par le ministère de l’Economie et non celui de la santé, regrettent les organismes. Des intérêts visant à la marchandisation du secteur ont été à la manoeuvre pour tenter d’assimiler la profession d’audioprothésiste à du commerce".

Un texte déjà obsolète ? 

Et de poursuivre : "Désormais, la prise en charge des audioprothèses à 100% d’ici 2022 est inscrite parmi les priorités du nouveau quinquennat (comme pour l'optique, ndlr), dans le cadre d’un axe programmatique fort sur la prévention et la réduction des inégalités sociales en santé. Cette régulation publique et ce positionnement incontestable de notre secteur dans le champ de la santé, rendent caduque la concurrence par les prix inscrite dans l’arrêté contesté. De ce fait, le nouveau devis en audioprothèse apparaît déjà obsolète avant même d’avoir été appliqué", estiment le CNA et l'Unsaf.