Allongement de la durée d'ordonnance à 5 ans : le Snof dit « Non » à la marchandisation de la vue !

Le projet de loi Hamon, relatif à la consommation, sera examiné le 10 septembre prochain en première lecture au Sénat. Rappelons que ce dernier intègre d'ores et déjà un amendement (n°725) adopté en commission, qui propose de prolonger la validité des ordonnances de lunettes jusqu'à 5 ans et de supprimer l'obligation d'ordonnance pour les lentilles*. Pour le Dr. Jean-Bernard Rottier, président du Snof, ces mesure « font fi du principe de précaution, remettent en cause la filière de soins ophtalmologiques et sont contraires à l'intérêt des patients ».

« « La santé visuelle de nos patients ne peut pas être sacrifiée au nom de considérations exclusivement commerciales, insiste le syndicat. Les ophtalmologistes s'opposent à ce que la vue des Français devienne une marchandise. Un suivi régulier par un ophtalmologiste est indispensable, notamment pour les enfants, adolescents et personnes âgées. Les visites de contrôle sont la clé du dépistage : 36% des patients venus chez l'ophtalmologiste pour « se faire prescrire des lunettes » ou « renouveler leur ordonnance », se voient diagnostiquer un autre problème médical. Certaines maladies graves comme le glaucome, sont asymptomatiques ! Par ailleurs, une mauvaise adaptation de la lentille à l'oeil du patient peut avoir des conséquences désastreuses sur sa vue, pouvant aller jusqu'à une greffe de cornée ».

Pour le Dr. Rottier, « le texte actuel empiète sur le domaine de la santé publique, bien au-delà de celui de la consommation. Les décisions impactant la santé des Français doivent faire l'objet d'évaluations par les autorités sanitaires et elles seules. Avec cet amendement nous allons encore plus loin dans la démédicalisation de la filière visuelle et le mélange des genres entre médical et commercial. Il y a des frontières à respecter et des limites à ne pas dépasser ». Le Snof appelle donc les législateurs à encadrer ces mesures de façon à ce qu'elles ne soient pas préjudiciables à la santé des patients.

*Lire notre news du 24/06/2013