Alors que députés et sénateurs devront statuer prochainement lors d'une commission mixte paritaire sur l'avenir du projet de loi Hamon, il semblerait que certains ophtalmologistes « s'amusent » déjà à indiquer la mesure de l'EP sur les ordonnances de leurs patients. Un petit jeu qui ne semble par réjouir Marc Simoncini qui annonçait ce matin sur Twitter : « Donc selon cet ophta ce patient a 14mn d'écart entre les 2 yeux... #cacommencebien ». Le fondateur de Sensee.com commentait une prescription médicale sur laquelle le spécialiste a indiqué « écart pupillaire : 14 ».
Mesure prise à la va-vite, manque de savoir-faire ou simple moquerie, nous n'en saurons pas plus. Toutefois, le président du Syndicat national des ophtalmologistes (Snof) indiquait récemment qu'ils refuseraient « d'inscrire une mesure sur les ordonnances qui s'avérera superfétatoire ». Selon le Dr. Jean-Bernard Rottier, « la mesure de l'écart inter-pupillaire, imposée aux ophtalmologistes, risque d'aggraver la pénurie de médecins alors même que les opticiens sont disponibles et parfaitement qualifiés pour réaliser cette mesure. Que ce soit dit : nous ne consacrerons pas 30 minutes par jour à cette mesure, au détriment de patients qui ont besoin d'être soignés. Nous avons ainsi un devoir de désobéissance: nos patients sont prioritaires et nous aurons leur soutien ».
On pourrait alors penser que dans le cadre des cabinets aidés, cette mesure soit faite par les orthoptistes mais cela n'est pas inscrit dans leur décret de compétences. Au final, cette nouvelle disposition dilue la responsabilité de l'acte au détriment du consommateur qui va être promené entre différents intervenants et ne saura plus à qui se fier.
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