Adepte d'une bonne vision au volant, Bernard Darniche, ancien pilote français de rallyes automobiles, prône une mobilité sereine et durable. Chroniqueur sur France Bleu et directeur d'une agence de conseils en stratégie marketing, il est un inconditionnel du port de lentilles de contact et convaincu qu'elles sont la solution pour une conduite en toute sécurité.

Acuité : Comment en êtes-vous arrivé à porter des lentilles de contact ? 
Bernard Darniche : Adepte de la conduite automobile et du vélo, je n'étais pas satisfait de mes verres progressifs qui me rendaient la vie infernale. Il y a plus de 15 ans, j'ai réclamé des lentilles de contact à mon ophtalmologiste qui, à l'époque, m'a répondu que ce n'était pas recommandé dans mon cas. Sans plus d'explications, je suis allé voir des opticiens et des fabricants pour rechercher de mon propre chef la lentille qui me conviendrait. J'ai mis plus d'un an à trouver un produit satisfaisant. Depuis, les laboratoires ont fait d'énormes progrès. Les lentilles pour tous c'est possible. 

A : Pourquoi les lentilles sont-elles une solution au volant ? 
B.D. : Je suis un inconditionnel d'une vue optimisée et les lentilles sont parfaites pour « rouler ». Que ce soit au volant d'une voiture ou à vélo, c'est un vrai bonheur. Mon champ visuel est plus large et je ne suis plus confronté aux problèmes d'aberrations des progressifs. Les presbytes s'habituent au port de lunettes mais le jour où on passe aux lentilles, on a l'impression de revivre. Je suis arrivé à la conclusion suivante : un grand nombre de personnes passe à côté d'une solution parfaite pour une bonne vision au volant. 

A : N'y voyez-vous aucun inconvénient ? 
B.D. : Peut-être que dans les situations de conduite de nuit, le port de lentilles n'est pas adapté. Dans ce cas, il faudrait des lentilles et des lunettes. On ressent également un peu plus la pollution des grandes villes, surtout en cas de pic de pollution. Mais ce n'est rien comparé au fait de se sentir libéré. 

A : Les automobilistes sont-ils suffisamment informés sur la question ? 
B.D. : J'ai convaincu beaucoup de personnes d'aller voir leur ophtalmologiste pour demander des lentilles. Dans leur communication, les opticiens parlent plus facilement de mode, d'esthétique et de promotion que de santé visuelle. L'idée d'une bonne vue au volant n'est pas suffisamment diffusée. C'est dommageable pour notre société car certains chiffres ne nous sont pas favorables. Par exemple, 40% des automobilistes n'ont pas une vue adaptée à la conduite automobile. Tout en sachant que les règles d'acuité visuelle sont totalement dépassées et devraient être beaucoup plus exigeantes à la hauteur de la densité de circulation et d'informations qui nous entourent. Il suffirait d'avoir une bonne vision adaptée pour retrouver une sécurité au volant. 

A : Selon vous, quelle serait la solution ? 
B.D. : J'aimerai que les opticiens, au-delà du commerce, s'imprègnent d'une mission pour la société. Je voudrais organiser une campagne nationale pour inciter les gens à prendre conscience que des solutions existent pour une bonne vision.