Le premier volet du procès d'un opticien soupçonné de fraude à Vendôme et Blois vient de s'achever sur le plan pénal, par un délibéré rendu mardi 10 juin. Ce dernier condamne le quadragénaire « indélicat » à 2 ans de prison avec sursis et mise à l'épreuve, sa peine étant par ailleurs assortie de l'obligation d'indemniser les victimes. Pour rappel, l'opticien a comparu le 13 mai dernier devant le tribunal correctionnel de Blois pour des suspicions d'escroquerie massive. 

Selon le ministère public, représenté par maître Jean De Matteis, même si « la loi de finance de la Sécurité sociale de 2007 qui permet aux opticiens de réaliser certains actes comme adapter (ou renouveler) des éléments d'optique », a pu encourager certaines dérives, il s'agit ici d'une situation assez exceptionnelle vue la longue énumération des anomalies relevées : 388 factures mentionnant à tort le Centre hospitalier de Blois comme prescripteur, 407 factures émises des dimanches (en 2006, 2007 et 2008), un renouvellement effectué pour un porteur décédé la veille, 183 renouvellements à l'identique sans délivrance initiale et 50 factures pour une famille de 4 personnes en 2 ans... Au total, l'avocat exigeait « 3 ans d'emprisonnement dont 30 mois avec sursis, mise à l'épreuve avec obligation d'indemniser les victimes ». 

Du côté de la défense, Maître Damien Vinet, qui représente l'opticien, a remis en doute l'idée d'« arnaque » en rappelant que les 59 % de fausses factures estimés par la partie adverse n'avaient pas de réalité puisqu'aucun redressement n'a été demandé par les services fiscaux suite à leurs contrôles. A l'en croire, « les réquisitions ne semblent pas adaptées et nous aurons à nous en expliquer le 15 décembre prochain », a-t-il conclu. 

Les parties civiles, dont sept d'entre elles sont venues hier demander plus de 150 000  euros d'indemnités, pourront présenter leurs arguments lors de l'audience sur intérêt civil prévue le 15 décembre prochain.