"Des opticiens pas très transparents". C'est sous ce titre évocateur que le magazine 60 millions de consommateurs dénonce, dans son édition d'octobre parue ce matin, l'opacité des prix des équipements optiques, notamment des verres progressifs.
Une cliente mystère, munie d'une prescription de verres progressifs, a acheté 15 paires de lunettes chez neuf enseignes à Paris. De grosses différences de prix ont été enregistrées : 869 euros pour la paire la plus chère, 531 euros pour deux paires dans le cas le moins cher. "Rien ne permet toutefois de déterminer si ces différences de prix sont justifiées au regard de la qualité, tant les explications des opticiens manquent de précisions" précise le mensuel.
Une centaine de magasins de différentes enseignes (à Paris et dans plusieurs grandes villes de province) a également été évaluée sur divers points. GrandOptical décroche la palme en matière de conseil (explications sur les progressifs, sur les difficultés d'adaptation...). Elle est suivie de près par Optic 2000, Krys, Optical Center et les indépendants.
Le mensuel note par ailleurs un "réel laisser-aller" sur la qualité des devis. Si aucun opticien n'a refusé d'en établir, 12% des magasins visités n'y ont pas indiqué la marque, et seulement 16% y ont mentionné la nature du traitement prévu. "Quatre enseignes sur dix obtiennent de bons résultats sur cette évaluation : Atol, Krys, GrandOptical et Générale d'Optique. C'est trop peu" regrette l'article.
Au final, seules Krys, GrandOptical, Alain Afflelou et Optic 2000 bénéficient ainsi d'une bonne appréciation globale.
Il a été difficile de distinguer le meilleur rapport qualité/prix. "Seule chose certaine : pour une même ordonnance, les tarifs font le grand écart et la qualité du verre n'explique pas toujours la différence de prix". Et de souligner qu'un même verre a été proposé à 254 euros dans un magasin et à 315 euros dans un autre, soit une différence de 122 euros sur le prix de l'équipement.
Les opticiens sont également sévèrement jugés sur la conformité à la prescription de l'équipement délivré. A Paris, alors que la cliente mystère souhaitait une petite monture, peu adaptée à sa correction, "très peu lui ont déconseillé ce choix ou l'ont prévenu" souligne le magazine. Conséquences : sur les 15 paires achetées et examinées par des laboratoires, deux ne respectaient pas la prescription de l'ophtalmologiste dans la zone de vision près. Six autres ne la respectaient pas dans la zone de vision de loin : ici, "le problème vient probablement du verre lui-même mais les opticiens auraient dû s'apercevoir de ces différences et avertir les fabricants".
Face à ces constats, "il est important de faire jouer la concurrence. Encore faut-il disposer des informations techniques sur les verres pour être capable de comparer un devis à l'autre" estime 60 millions de consommateurs.