Des millions de photorécepteurs photosensibles composent notre rétine. Une seule mutation peut conduire à une dégénérescence rétinienne entraînant la mort de ces cellules photoréceptrices, même si les neurones de la rétine autour de ces derniers ne sont pas directement affectés. Des scientifiques avaient ainsi déjà expérimenté un traitement contre la rétinite pigmentaire à l’aide de dispositifs oculaires bioniques stimulant les neurones grâce à la lumière ou encore en éditant des gènes CRISPR pour contrer les mutations causant la cécité.

L’équipe de recherche menée par l’Institut italien de technologie vient de mettre au point une technique innovante utilisant un implant oculaire servant de site d’action de remplacement pour la rétine endommagée. La prothèse serait composée d’une fine couche de polymère conducteur, placé sur un substrat à base de soie, et recouvert d’un polymère semi-conducteur. Ce dernier agit comme un matériau photovoltaïque et absorbe les photons lorsque la lumière y parvient. L’électricité produite stimule alors les neurones de la rétine, remplissant l’espace laissé par les photorécepteurs endommagés.

Des essais sur l'homme prévus en 2017 

L’expérience a déjà été menée sur des rats de laboratoire élevés pour développer un modèle de dégénérescence rétinienne. Après guérison, soit 30 jours après l’opération, les chercheurs ont pu examiner leurs réflexes pupillaires et leur sensibilité la lumière. Exposés à une faible intensité lumineuse, les rats traités n’étaient pas beaucoup plus réactifs que ceux non traités. En revanche, lorsque l’intensité lumineuse augmente, la réponse pupillaire des rats traités était majoritairement indiscernable des animaux en bonne santé. Une nouvelle analyse, 6 à 10 mois après l’opération, a permis de constater que les implants fonctionnaient toujours. Des études d’imagerie médicale ont montré que le dispositif activait directement des « circuits neuronaux résiduels dans la rétine dégénérée ». Les recherches se poursuivent et d’autres expérimentations seront nécessaires pour comprendre de manière précise la façon dont la stimulation fonctionne au niveau biologique.

Rien ne garantit que les résultats obtenus seront les mêmes chez l’homme, mais les premiers essais sont prévus pour le second semestre de cette année pour des conclusions préliminaires en 2018. Une probable révolution pour les patients atteints de maladies rétiniennes.