Les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont présenté récemment les résultats d'une nouvelle étude reliant la perte auditive au déclin cognitif et la démence.

Plusieurs enseignements à retenir de cette enquête réalisée sur les 25 dernières années : les sujets déclarant des problèmes auditifs présentent un risque accru de dépression (chez les hommes) mais aussi de dépendance et de démence. Lorsqu’ils sont appareillés, le sur-risque lié aux « 3 D » (dépression, dépendance et démence) est absent.

Les travaux menés par le Pr. Hélène Amieva, épidémiologiste à l’Unité Inserm 1219 « Bordeaux Population Health Center », constituent une source d’espoir pour plus de 3 millions de personnes pouvant bénéficier d’un équipement auditif. « Elles pourraient ainsi échapper à la ‘double peine’ du déficit auditif auquel s’ajouteraient les ‘3D’ s’ils n’étaient pas équipés. Rares sont les facteurs facilement ‘modifiables’, ayant à la fois un effet positif sur la cognition, la santé mentale, la dépendance, et, au-delà, sur les comptes sociaux… », déclare le Pr. Hélène Amieva.

Un coût élevé pour la société

Les économistes de la santé Jean de Kervasdoué et Laurence Hartmann ont évalué en 2015 que « sans appareillage, le coût du déficit auditif s'élèverait à 23,4 milliards d'euros » pour la société. Ainsi, ils estiment que le retour sur investissement pour les fonds publics est de 10 euros gagnés pour un 1 euro investi au titre de la valeur sociale des incapacités et du coût supplémentaire des soins évités. Conclusion : un « rendement élevé pour les fonds publics » de l’investissement dans l’audioprothèse.

La pertinence de l’amélioration de la prise en charge de l’audioprothèse, prévue par le Gouvernement dans le cadre du « reste à charge zéro », est ainsi largement confirmée par cette étude et sera décisive dans les stratégies de prévention liées au « bien vieillir ». Le Collège National d’Audioprothèse (CNA) et le syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) sont prêts à apporter une contribution déterminée.

*Cette étude de l’Inserm a été réalisée chez 3 777 personnes âgées de plus de 65 ans sur 25 ans.