Si la génération Alpha née après 2010 prend ses distances avec les réseaux sociaux, comme nous le rapportions récemment, il eût été possible de penser que le temps passé sur les écrans par les plus jeunes diminuait en conséquence. Mais est-ce le cas ? Les résultats de la 7e édition de l'Observatoire de la Vue des enfants*, dévoilé par Krys dans un communiqué, révèlent le contraire : « le temps d’écran explose chez les enfants et excède de très loin les recommandations sanitaires ». 

Selon cette étude, les enfants de 3 à 10 ans passent désormais plus de 2 h 18 par jour en moyenne devant les écrans, soit 10 min de plus qu’en 2022. Un chiffre record qui représente un temps d'écran 4 fois plus important que celui recommandé par les spécialistes.

Les écrans les plus utilisés sont :

  • la télévision, qui reste l’écran sur lequel les enfants passent le plus de temps chaque jour (1h16) ;
  • devant les smartphones (34 min/jour) ;
  • et les consoles de jeux (33 min/jour).

Cette surexposition est une des raisons qui peut expliquer la dégradation de la santé visuelle des enfants. En effet, 41% des parents intérrogés déclarent avoir un enfant concerné par un problème de vue, un chiffre en hausse en 2023.

Première consultation ophtalmologique tardive

L'étude révèle que l’âge moyen de la première consultation demeure stable : un peu avant 4 ans. Un âge relativement tardif qui s'explique en partie par des difficultés d’accès à un ophtalmologiste. Plus de la moitié des parents (53 %) mentionnent qu’il est compliqué d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste pour leur enfant, quand 45 % des Français jugent mauvais, voire très mauvais les délais d’attente pour consulter un ophtalmologiste. Une situation qui s'est dégradée en l'espace d'un an, toujours selon l'étude.

Les familles qui souhaitent prendre un premier rendez-vous pour leur enfant doivent en moyenne contacter :

  • plus de 2 ophtalmologistes avant d’obtenir une consultation ;
  • 18 % des parents indiquent même avoir dû contacter plus de 4 ophtalmologistes pour avoir une date de rendez-vous ;
  • les parents qui n’ont besoin de contacter qu’un seul cabinet ne sont que 48 %, soit 5 points de moins qu’en 2022.

Mais ces chiffres cachent d’importantes disparités géographiques. Les délais moyens d’attente entre la prise de rendez-vous et la consultation sont estimés à 1,7 mois dans l’agglomération de Paris, et grimpent à 4,6 mois en zones rurales.

 

*Étude menée par Ipsos du 1er au 14 septembre 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 parents d’enfants scolarisés âgés de 3 à 10 ans.