A l’occasion d’un colloque consacré à la chirurgie réfractive et organisé le 15 février à New-York, des ophtalmologistes ont mis en cause le développement du traitement de la presbytie par des implants intraoculaires chez les patients opérés de la cataracte.
La chirurgie de la cataracte étant peu remboursée par l’Assurance Maladie américaine, de nombreux ophtalmologistes américains équiperaient également leurs patients, lors de l’opération, d’implants intraoculaires contre la presbytie. Le but serait de "gonfler" leur facture afin de rendre leur intervention plus lucrative que la seule opération de cataracte.

Ainsi, pour le Dr William F. Malonay, Président du Maloney Eye Center of Vista, en Californie, le développement de cette pratique pose un des "plus grands défis moraux" auxquels sa profession est confrontée aujourd’hui. Les chirurgiens doivent "résister à cette tentation qui va à l’encontre de l’éthique et pèse financièrement sur l’Assurance Maladie et l’assuré" a-t-il souligné (ndlr : la chirurgie de la presbytie n’est que partiellement prise en charge outre-Atlantique).
Pour éviter la croissance de ce phénomène, l’ophtalmologiste suggère que l’acte de consentement, préalable à toute intervention, indique clairement que "la correction de la presbytie n’est pas médicalement nécessaire", et que la chirurgie de la cataracte aura la même efficacité sans cette intervention supplémentaire.

Le praticien est en outre revenu sur les dérives occasionnées par le développement du laser dans les années 90 : "au lieu d’opérer progressivement de 8D, puis de 9D et ainsi de suite, en observant les conséquences de ces interventions, certains ont effectué dès le début des corrections de plus de 20D, qui ont généré des complications. Le laser était un progrès important mais en agissant ainsi nous nous sommes égarés en terme d’éthique professionnelle. Nous devons être sûrs de ne pas commettre la même erreur avec la correction de la presbytie" a-t-il averti.