Selon un échantillon réalisé par nos confrères des Echos, le tarif moyen des complémentaires santé augmentera de 3% pour les contrats individuels et de 4% pour les contrats collectifs au 1er janvier 2008. Beaucoup d'organismes en viennent à considérer que le coût d'une complémentaire est proche de son plafond. Et se préparent à saisir les opportunités qu'offrirait toute modification du système de santé dans les prochaines années.
Après une accalmie en 2006, les dépenses de santé ont de nouveau augmenté cette année : +4,8% à la fin octobre pour les dépenses de ville, +5,3% pour les produits de santé. Les organismes sont donc amenés à répercuter sur leurs contrats les hausses qu'ils affirment constater sur certains postes comme l'optique ou le dentaire, sans compter la revalorisation de certains actes médicaux. La concurrence entre organismes et le coût déjà élevé des contrats auraient limité cette augmentation tarifaire.

Ces estimations à la hausse arrivent dans un contexte marqué par une accélération de l'inflation (+ 2% fin octobre) et l'angoissante question du pouvoir d'achat, objet de toutes les attentions du gouvernement. Le prix des complémentaires santé a augmenté de plus d'un quart en cinq ans, tandis que les Français ont le sentiment de voir leur pouvoir d'achat stagner. "Si on regarde le reste à charge par famille et qu'on le rapporte aux revenus, on constate de grandes disparités, résume Patrick Sagon, Président de la MG. Si ce reste à charge devait croître davantage, il se traduirait par une contrainte économique trop forte pour bon nombre de familles". De quoi ouvrir la porte, pour certains, aux assureurs low cost.

Interrogé par Les Echos, Laurent Doubrovine, Directeur des assurances de personnes aux AGF, estime que "les prix ne peuvent plus augmenter de manière significative. S'il devait y avoir de nouveaux désengagements de la Sécu, nous serions condamnés à limiter nos prestations et à diminuer nos garanties. Les cotisations annuelles tournent autour de 500 euros et dépassent vite 1000 euros. A ce prix, certaines catégories de population sont en droit de se demander si cela a encore un sens de s'assurer". Ceci étant, il se réjouit "qu'on commence enfin à reconnaître aux complémentaires la capacité à réguler le système. Nous multiplions les expériences pour ne plus intervenir en tant que payeurs aveugles. Le temps n'est peut être pas si loin où nous pourrons intervenir au premier euro sur des postes comme le dentaire, l'optique (au moins pour les adultes) ou les médicaments".

Ces commentaires font écho aux propos tenus sur France Inter, mardi 4 décembre, par Christian Py (Opticiens Mutualistes) quant au possible déremboursement par l'Assurance maladie des équipements optiques courant 2008. D'autre part, les complémentaires tentent de responsabiliser et de fidéliser les assurés par de nouveaux contrats, encore au stade expérimental, comme la franchise cautionnée, qui rembourse une partie de la cotisation si la consommation médicale est faible.