Près de 50% des Français jugent compliqué de s’orienter entre les différents professionnels en matière de santé visuelle, peinant parfois à comprendre le rôle de chacun d’entre eux. Ils sont ainsi 70% à considérer qu’il n’y a pas suffisamment de coopérations entre les différents professionnels de la filière. Et face à la pénurie d’ophtalmologistes perçue par 83% de nos concitoyens, les personnes interrogées seraient prêtes à accepter des coopérations professionnelles des ophtalmologues vers :
- les optométristes (75%),
- les orthoptistes (74%),
- et les opticiens (63%).
C’est résultats, issus d’une étude Harris Interactive pour la Mutualité Française*, sont d’autant plus soutenus dans l’hypothèse d’une collaboration au sein d’un même cabinet. Aussi, 89% des Français se montrent favorables à une formation plus poussée des opticiens pour qu’ils aient davantage de compétences en matière d’examens de la vue.
Les « pour » et les « contre »
Pour les répondants, les conséquences potentielles de la délégation de tâches peuvent s’avérer positives mais aussi négatives : elle aurait pour effet, selon eux, de réduire le temps d’attente pour avoir rendez-vous chez les ophtalmologues (84%), voire de réduire les dépenses de santé (59%), mais 4 sondés sur 10 anticipent une détérioration des soins et 55% une complication dans la détection des pathologies oculaires.
Au final, après s’être positionnés sur ces aspects, les Français apparaissent finalement partagés :
- 49% préféreraient attendre plus longtemps et voir seulement un ophtalmologue,
- 50% souhaiteraientavoir rendez-vous plus vite, avec des examens techniques réalisés par un autre professionnel paramédical.
« La délégation de tâches se situe aujourd’hui à un carrefour dans les représentations : conceptuellement, elle suscite des réserves car elle peut donner le sentiment d’une confusion, d’un mélange voire d’une atrophie de compétences des uns au profit d’autres, explique l’étude. Face à un principe de réalité qu’est la situation d’engorgement que personne ne conteste, cette délégation est cependant perçue comme déjà existante dans certaines situations ou territoires, nécessaire et acceptable à condition que l’ophtalmologue soit conforté dans son rôle central et que les zones d’intervention respectives et les conditions de contrôle soient bien explicitées ».
Une information en santé visuelle jugée déficitaire
Car, si 71% des Français déclarent faire attention à leur santé visuelle, une large majorité (59%) estime néanmoins que l’information en matière de santé visuelle est déficitaire. « L’approche est souvent jugée plus curative que préventive », souligne l’enquête. Pour améliorer la santé visuelle, la confiance des Français s’exprime principalement envers les professionnels de santé, au premier rang desquels les ophtalmologues (83%), devant les opticiens (64%) et les orthoptistes (62%).
A noter également : la satisfaction globale concernant la santé visuelle en France est mitigée. Certains points sont jugés satisfaisants comme :
- la qualité des équipements(79%),
- la détectiondes troubles visuels (66%) ou des pathologies oculaires (54%).
D’autres sont toujours la cause de désagréments comme :
- le coût (22%),
- et le remboursement des équipements (21%).
« De leur côté, les professionnels de la santé visuelle rencontrés déplorent à la fois le sentiment de « gratuité » de la santé en France, favorisant selon eux les abus, et les comportements de personnes donnant la priorité à d’autres postes de dépense, au détriment de leur yeux », soulignent les auteurs de l’étude.
Et les réseaux de soins dans tout ça ?
L’enquête, commandée par la Mutualité Française, explique en outre que « les Français appréhendent positivement les réseaux d’opticiens agréés par les complémentaires santé ». Selon les résultats, ils sont 90% à estimer que « c’est une bonne chose et qu’ils facilitent l’accès de tous aux équipements ».
« Les personnes interrogées se sont également montrées favorables à des propositions régulatrices concernant la responsabilisation des patients, à travers la généralisation du dépistage (94%) ou, dans une moindre mesure, le remboursement échelonné (remboursement moins important des équipements d’un patient qui en changerait tous les ans, et non tous les deux ou trois, en l’absence d’évolution de la vue) pour éviter le renouvellement trop fréquent des équipements (61%) », concluent les auteurs.
*Enquête qualitative et quantitative réalisée du 7 au 29 octobre 2015 auprès des professionnels et du grand public.
Comment ne pas avoir un sentiment de "négligeance" quand un cabinet d'ophtalmo se transforme en usine et en pompe à fric, quand du personnel non qualifié fait des examens et que le médecin passe moins de 2mn avec le patient.
Quand aux réseaux,comment ne pas y voir le phénomène très politico-économique d'"uberisation" à la mode,celui qui permet aux politiciens de ne pas trop réfléchir et de se persuader qu'ils ménagent leur bonne conscience
Ceci prouve bien que l'AFELC a une véritable place à prendre dans le paysage actuel de la santé visuelle !
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