Voir repose à la fois sur un travail de l’œil qui capte l’image et un travail du cerveau qui interprète cette image. En cas d'amétropies, les lunettes et les lentilles compensent les défauts. Mais d’autres solutions existent, notamment en développant la plasticité cérébrale du cerveau !

Une option proposée par RevitalVision. Un traitement de rééducation de la vue, lancée en 1999 et disponible en France depuis 2014, permet en 2-3 mois d’améliorer son acuité visuelle et la sensibilité au contraste. Le principe repose sur le renforcement des connexions neuronales par des exercices de stimulation visuelle à effectuer chez soi, grâce à un ordinateur, à raison de 30 minutes tous les deux jours. « Fruit de 20 ans de recherche, le traitement repose notamment sur les tâches de Gabor utilisées comme stimuli. Le patch de Gabor est entouré de deux autres cibles neutres et nous faisons varier l’orientation, le contraste, la distance et la fréquence spatiale », détaille Elise Maurizet, responsable commerciale RevitalVision France.

Le concept, nouveau dans l’Hexagone, a déjà fait ses preuves à l’international : plus de 25000 patients ont bénéficié du traitement RevitalVision avec succès. Plusieurs études ont démontré que les exercices font gagner un minimum de 2/10ème d’acuité visuelle et 100% de la sensibilité au contraste. Basse vision, petit myopie, amblyopie, presbytie débutante… peuvent être compensées en respectant le traitement de stimulation visuelle proposée. Le logiciel RevitalVision comprend 40 sessions d'exercices.

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« RevitalVision est commercialisé sous forme d’une licence à 980 € qui donne accès à un an de traitement ou 80 sessions. Le traitement est personnalisé en fonction des données du patient et nous mesurons l’évolution pour adapter le programme aux progrès. Environ 5% de la population n’est pas réceptive. Nous remboursons d’ailleurs le programme si, à mi-traitement si le patient n’a pas gagné 1/10ème d’acuité visuelle », détaille Elise Maurizet. En France, 200 licences RevitalVision ont été vendus via des opticiens ou directement auprès des personnes souffrant d’une pathologie.

Les patients peuvent également être suivis par leur ophtalmologiste, leur optométriste ou leur opticien. « Les professionnels sont pour certains réticents, au départ, mais tous ceux qui ont testé sont convaincus », affirme Elise Maurizet. Le Docteur Robert Benhamou, chirurgien-ophtalmologiste et ancien chef de service de l'hôpital de Toulon, a régulièrement recours au traitement RevitalVision. « Il m'est apparu que les neurosciences allaient modifier profondément nos pratiques. RevitalVision est un vrai traitement dont les indications sont précises. A ce jour, j’ai traité une soixantaine de patients pour différents types de pathologies », fait-il savoir. Et de lister les cas :

  • En chirurgie réfractive lorsque le défaut à corriger est faible et ne justifie pas le recours à la chirurgie laser : petite myopie ou petite presbytie.
  • En chirurgie réfractive encore ou après une chirurgie de la cataracte lorsque le patient qui a un bon résultat optique a de la peine à « capturer » l'image qu'il voit.
  • Dans toutes les situations d'inconfort visuel qui varient en cours de journée.
  • Et surtout dans toutes les pathologies dans lesquelles l'amélioration des performances cérébrales visuelles améliore la performance visuelle, à savoir l’amblyopie, la DMLA, le kératocône ou la rétinopathie pigmentaire.

Le Docteur Benhamou confirme les résultats annoncés par RevitalVision : « Le gain moyen est de 2/10 avec en général les 2/3 au bout de 12 séances ». Il a lui-même mené une étude sur l'amblyopie avec le Centre d'Expertise du Personnel Navigant de l'hôpital militaire de Saint Anne à Toulon qui appréciait l'évolution de la sensibilité aux contrastes avant et après traitement sans connaître les patients. « Les résultats, pour l'instant sur 9 patients, confirment mon expérience personnelle et les résultats internationaux », indique-t-il.

Le chirurgien-ophtalmologiste souligne que « le traitement, assez fastidieux il est vrai, demande de la régularité et c’est un élément à avoir bien à l’esprit pour le patient car la motivation est un élément clef de la réussite ». D’autre part, le Docteur Benhamou rappelle qu’il faut « avoir stabilisé la pathologie avant de traiter avec RevitalVision ».