Après la ministre de la Santé Marisol Touraine, c'est la députée Laurence Dumont, vice-présidente de l'Assemblée nationale (en photo), qui prend la parole pour défendre la proposition de loi visant à autoriser les mutuelles à pratiquer les remboursements différenciés. « La légalisation des réseaux de soins mutualistes ne remettra pas en cause la liberté de choix du patient et d'installation du professionnel », affirme l'élue socialiste dans un communiqué. « Le réseau de soins n'est pas exclusif et participe d'une politique globale d'amélioration de l'accès aux soins lancée par ce gouvernement », ajoute-t-elle.
« Le remboursement n'est pas minoré pour les uns, mais majoré pour les autres »
Pour Laurence Dumont, la négociation de tarifs « ne constitue pas une entrave à l'installation ou une obligation de modifier les soins procurés. Cela évite que les tarifs soient ajustés par les professionnels sur les niveaux de remboursement et non le coût réel des prestations, créant ainsi, dans certains domaines, des situations de rente ». Elle affirme que les remboursements différenciés ne remettent pas en cause le libre choix du patient, et n'hésite pas à avancer un raisonnement par l'absurde : « La prestation versée au patient qui ne recourt pas au réseau de soins n'est pas diminuée. Elle est simplement supérieure lorsque l'adhérent a recours à un professionnel conventionné ». La députée estime en outre que la proposition de loi ne fait « qu'ouvrir aux mutuelles une possibilité que les assurances privées ont déjà sans que cela n'émeuve personne ». C'est méconnaître les vives oppositions formulées par nombre d'entre vous, ainsi que par les représentants d'autres professions de santé, notamment les dentistes, à l'occasion des appels d'offres comme ceux de Santéclair ou de Kalivia.
« La médecine à deux vitesses, c'est de laisser prospérer les inégalités actuelles qui laissent la moitié des dépenses de santé courantes à la charge des assurés et qui créent d'immenses déserts médicaux. Notre proposition n'a qu'un but : y mettre fin », conclut-elle. Cette prise de parole intervient une semaine avant l'examen de la proposition de loi par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, qui pourra la modifier. Rappelons que Marisol Touraine s'est de son côté engagée à déposer, au cours du débat parlementaire, un amendement visant « à garantir pleinement la liberté de choix du patient ».
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