Etienne Caniard, président de la Mutualité française, défend bec et ongle le principe des réseaux de professionnels de santé mis en place par certaines complémentaires santé. Dans une interview au quotidien La Tribune de ce 17 janvier, il assure qu'il s'agit d'une « solution d'avenir, réaliste et rapide à mettre en place, qui permet une régulation efficace des prix », notamment en optique, et qui vient compléter l'offre proposée par les centres mutualistes.
« Il faut encadrer la liberté, qui ne garantit ni qualité ni efficacité »
Etienne Caniard reconnaît que la « mise en place de services de réseaux de soins agréés coûte cher » et participe à la hausse régulière et importante des cotisations des complémentaires santé. Mais, pour compenser ces frais et limiter la hausse des tarifs, il indique que « les mutuelles peuvent aussi agir sur les dépenses de santé afin de maîtriser les poches de prestations dans lesquelles les prix sont trop libres, notamment grâce aux réseaux de soins ». Questionné sur l'atteinte à la liberté de choix que peut représenter cette pratique, il répond que, « pour rationaliser la dépense, il faut encadrer la liberté ». « La liberté totale, des prestataires comme des patients, a un coût élevé mais surtout elle n'est pas une garantie de qualité ou d'efficacité. Il faut retrouver le juste prix de la qualité, l'objectif est qu'un assuré puisse bénéficier d'un reste à charge nul », ajoute-t-il.
Modifier le Code de la Mutualité
Reste que le Code de la Mutualité interdit toujours aux mutuelles de pratiquer des remboursements différenciés dans le cadre de ces réseaux. Etienne Caniard regrette cette situation législative et souhaite une réforme. « Un certain nombre de réseaux de soins agréés existent déjà. Il faut maintenant renforcer leur assise juridique car la Cour de cassation a récemment refusé à une grande mutuelle (la MGEN, ndlr) la possibilité de pratiquer des remboursements majorés pour les adhérents utilisant son réseau », explique-t-il. Il encourage par ailleurs les mutuelles à se regrouper pour « négocier de manière collective ».
Voir aussi notre débat du Silmo 2011 : Le Face-à-Face Alain Afflelou / Marianne Binst.
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