La semaine dernière, les 33 mineurs exilés depuis 69 jours au fond de la mine de San José au Chili sortaient enfin de terre. Sur leur nez, pour protéger leurs yeux qui n'avaient connu que la pénombre depuis plus de deux mois, le modèle solaire Radar d'Oakley, gracieusement offert par la marque de lunettes. Les images du sauvetage, relayées par 2000 journalistes de 40 pays et visionnées par 1 milliard de téléspectateurs, ont fait le tour du monde. Oakley (qui appartient à Luxottica, ndlr), a réalisé ici un coup de maître : selon la société Front Row Analytics, spécialisée dans l'évaluation de l'impact des opérations publicitaires, ce geste équivaut à un investissement publicitaire de 41 millions de dollars (29 millions d'euros).

L'opération a été largement commentée sur Internet et sur les réseaux sociaux. Selon de nombreux observateurs, Oakley aurait réalisé le "placement de l'année" en faisant preuve "d'opportunisme". Mais, selon Eric Smallwood, vice-président de Front Row Analytics, le don de ces lunettes se caractérise avant tout par "une bonne intention qui se traduit par une énorme visibilité". En effet, rien n'aurait été prémédité par le lunetier californien, qui a été alerté par un journaliste chilien de la nécessité de protéger les yeux des mineurs à leur sortie de terre. Oakley, attentif à cette demande, a contacté le ministère chilien de la Santé pour connaître les caractéristiques des lunettes devant protéger leur rétine. 35 paires dotées des verres Black Iridium, d'une valeur de 450 dollars (322 euros) chacune, ont alors été fabriquées. La société s'est contenté de diffuser, sur son site Internet, un communiqué détaillant les spécificités du produit et souhaitant une issue heureuse au sauvetage.


Le celèbre "O" d'Oakley a été vu par 1 milliard de téléspectateurs.