Après le mois de janvier « noir » pour l’activité optique (-24% par rapport à janvier 2019, selon la Banque de France, ndlr), beaucoup d’entre vous gardent un goût amer. Les nombreux dysfonctionnements (refus de PEC et dossiers en attente), ont engendré des problèmes inquiétants de trésorerie.

D’après notre sondage qui a réuni près de 800 participants, vous êtes près d’un opticien sur 2 à connaître une forte baisse de trésorerie. Nous avons ainsi contacté des opticiens et opticiennes sous enseigne, indépendants, dans différentes régions pour connaître les solutions mises en place dans leurs magasins.

  • Pascal Rioufrays, Visual, Combs-La-Ville (77)

« Après une baisse de chiffre d’affaires de -62% au mois de janvier, l’activité redémarre. Je suis dans les clous en février, mais le retard du début d’année ne sera pas compensé. Ma trésorerie a été gravement impactée. Tant que les mutuelles ne nous ont pas accordé les PEC, on ne peut pas livrer ni facturer les équipements. Fort heureusement, ma banque m’a autorisé un découvert de 10 000 euros et ma centrale a accepté des facilités de paiement pour mes commandes de montures et de verres. Au prochain coup dur, mon activité pourrait être menacée. »

  • Jean Mallavergne, 4 magasins Krys en Moselle (57)

« Le début d’année a été très difficile avec une baisse de chiffre d’affaires au 15 janvier de l’ordre de -50%. La situation se résorbe petit à petit, nous sommes aujourd’hui à -12%. Mais nous avons encore une quinzaine de dossiers en attente par point de vente. Les nombreux dysfonctionnements ont entraîné une baisse de ma trésorerie de 40 000 euros. Ma banque me soutient durant cette période en m’accordant un découvert de cette somme. Je peux également compter sur l’aide de mon enseigne. Toutes les factures de la centrale Codir sur le mois de décembre sont échelonnées en 4 fois. Pour le moment je ne suis pas inquiet. Il faut attendre fin mars pour se prononcer. Mais d’ici là, tout doit être résolu. »

  • Ludovic Lambert, À vue d’œil, Kaysersberg (68)

« Je travaille différemment depuis quelque temps, donc je ne me prends pas trop la tête avec la réforme. Mes clients non plus. Mais, côté trésorerie, j'enregistre une baisse. Ce n’est pas évident. Ce serait bien que les Ocam jouent le jeu en assurant les remboursements. Pour l’instant, il n’y a pas trop de conséquences en magasin mais il ne faudrait pas que la situation s’éternise. Je suis un indépendant, implanté dans une zone rurale, j’imagine donc qu’il y a des plus grands magasins qui connaissent plus de difficultés que moi. Comme beaucoup de mes confrères, j'attends des Ocam qu'ils régularisent la situation, qu'ils arrêtent de nous demander des ordonnances dont ils n’ont pas besoin, etc. Bref, qu'ils nous laissent travailler comme c’était le cas jusqu’à maintenant ! »

  • Léa Galois, Vue de Léa, Toulouse (31)

« J’ai un matelas de trésorerie qui m’a permis de compenser les retards sur les paiements des complémentaires santé. Mais, d’une manière générale, mon activité n’a pas baissé depuis le début d’année. J’ai réussi à tout facturer, seuls 2-3 dossiers du mois de janvier sont toujours en attente de PEC. »

  • Benoît Mellet, 6 magasins Optical Center en Gironde (33), Lot-et-Garonne (47) et Dordogne (24)

« Ma trésorerie a été fortement touchée, entre 200 et 300 000 euros sur les 6 magasins. En cause : une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 30% en janvier. Pour passer ce cap, un découvert bancaire m’a été accordé et j’ai lancé une campagne de crowdfunding sur une plateforme d’aide aux TPE-PME. Je suis serein pour l’avenir. Depuis le début du mois février, l’activité est repartie. Comme je l’ai dit à mes 48 collaborateurs, l’année a enfin commencé. »