Alors que la Mutualité Française dénonce les effets inflationnistes du décret sur les contrats responsables, la FFSA (Fédération Française des Sociétés d’Assurance) et le CTIP (Centre Technique des Institutions de Prévoyance) regrettent le choix du Gouvernement de plafonner la prise en charge des frais de santé, comme les dépenses optiques. Selon les deux organisations professionnelles, ce décret « réduit l'accès aux soins des Français en les amenant soit à supporter personnellement des dépenses supplémentaires (...), soit à renoncer à se faire soigner ». Car si la cause des politiques d’améliorer l’accès aux soins est louable, la solution apportée engendre un effet pervers déjà signalé à plusieurs reprises par notre secteur, à l'image de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) ou encore du Gifo (Groupement des industriels et fabricants de l'optique). 

« Plafonné, standardisé, centralisé, le nouveau contrat ‘responsable’ considère tous les territoires et toutes les spécialités à l'identique, expliquent de leur côté la FFSA et le CTIP. Il met également fin à la faculté donnée aux entreprises et à leurs salariés de construire un régime de complémentaire santé adapté à leurs besoins spécifiques, réduisant ainsi leur liberté de choix et de négociation ». Une voie d'autant plus régressive qu' « elle n'apporte aucune réponse à la nécessité de réformer et moderniser notre système de santé, continuent-elles. Seuls les plus aisés pourront décider de recourir à une assurance sur-complémentaire, ou supporter des restes à charge accrus ».

Pour Bernard Spitz, président de la FFSA, et Pierre Mie, président du CTIP, « cette réforme des contrats responsables va dans le sens de l'inefficacité et de l'injustice. Elle aura pour principal effet de pénaliser lourdement les classes moyennes et d'installer en France une médecine à deux vitesses ».