« Il est grand temps de reconnaître pleinement le rôle essentiel joué par les opticiens et optométristes au sein des cabinets médicaux et de leur accorder le statut qu'ils méritent » énonce le dernier communiqué de l'Association des Optométristes de France (AOF).

Année après année, les ophtalmologistes sont de plus en plus nombreux à collaborer avec des opticiens en cabinet selon une enquête du syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) : en 2022, ils sont 19 % à faire travailler des opticiens, contre 14 % en 2021, 13 % en 2020, 10 % en 2019 et 3 % en 2018.

Si l'AOF se réjouit de cette enquête qui « met en lumière la contribution majeure des opticiens au bon fonctionnement des cabinets d'ophtalmologie », l'association souligne « que le nombre d'opticiens dans ces cabinets reste nettement sous-estimé, en raison de leur classification en tant qu'assistants médicaux ». 

Différences de qualifications et de tâches

Un statut d'assitant médical contesté par l'AOF qui exprime son désaccord « en ce qui concerne les demandes de certains ophtalmologistes, qui encouragent leurs opticiens collaborateurs à suivre une formation d'assistant médical sous prétexte qu'elle leur permettrait d'effectuer par la suite des examens tels que la tonométrie, le champ visuel, ainsi que des examens d'imagerie comme la rétinographie et l'OCT, entre autres. Il est important de souligner que la commission paritaire nationale pour l'emploi de la convention collective du personnel des cabinets médicaux (CPNEFP) a clairement établi que ces tâches ne relèvent pas du rôle des assistants médicaux, ce qui signifie qu'ils ne sont pas qualifiés pour les réaliser ».

L'AOF insiste sur le fait que « les compétences d'un opticien ne sauraient se confondre avec celles des assistants médicaux, comme l'a confirmé le rapport IGAS 2023-015R publié en juin 2023 ».

C'est pourquoi l'association milite pour « une mise à jour des dispositions du code de la santé publique et des décrets régissant leurs compétences pour refléter les pratiques couramment établies sur le terrain ».

 

Rappelons qu'en 2022 déjà, l'AOF appelait l’ensemble des opticiens optométristes à refuser la requalification de leur poste vers le statut d’assistant médical, à travers la voix de son président, Yannick Dyant, qui déclarait : 

«  Si l’AOF comprend bien que les aides financières accordées par l’Assurance Maladie dans le cadre de l’embauche d’un AMO sont intéressantes pour les ophtalmologistes, cette proposition fait injure aux compétences de professionnel de santé de l’opticien. Une formation de niveau BAC n’a pas vocation à réglementer les compétences de titulaire d’un Diplôme d’État de professionnel de santé de niveau BTS (Bac+2). D’autant plus que la quasi-totalité des recrutements en cabinet se fait au niveau Licence (Bac+3) ou Master (Bac+5)  ».