Une enquête réalisée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a révélé que la moitié des compléments alimentaires destinés à prévenir des troubles de la vision contiennent de la méso-zéaxanthine. Interdite en Europe, elle pourrait être responsable de lésions cutanées. Sans le mentionner dans la composition du produit, les fabricants concernés ont remplacé la zéaxanthine, un élément naturel, par cette molécule synthétique pratiquement similaire, mais moins chère.
La publication de ce rapport confirme les soupçons qui pesaient sur la composition douteuse de ces compléments alimentaires depuis de nombreuses années. 41 cas d'effets indésirables, dont des lésions cutanées, avaient été rapportés depuis 2003. En 2011, l'Agence nationale de Sécurité sanitaire de l'Alimentation (Anses) recommandait alors de vérifier l'origine et la qualité des produits mis sur le marché. Une association professionnelle de fabricants de zéaxanthine avait également porté plainte pour dénoncer cette pratique frauduleuse.
Afin de déterminer l'origine de ces effets indésirables, la DGCCRF a vérifié la qualité des composants de 27 compléments alimentaires à visée oculaire. 14 d'entre eux contenaient de la méso-zéaxanthine à la place de la zéaxanthine, soit plus de la moitié des échantillons testés. Ces compléments alimentaires ont rencontré un développement depuis les années 2000 avec la publication de plusieurs études démontrant leur intérêt dans la prévention du vieillissement oculaire. Les propriétés d'antioxydant de la zéaxanthine permettent de prévenir les troubles de la vision, notamment la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).