Lors de son premier comité de dialogue avec les organismes complémentaires (CDOC) vendredi 15 décembre, le ministre de la santé Aurélien Rousseau s'est entretenu avec les trois fédérations représentatives des Ocam (le Ctip, France Assureurs et la Mutualité française).

Cette rencontre intervient dans le contexte des fortes augmentations de tarifs prévues (de 8% à 12,5%) par les complémentaires pour 2024, que le ministre avait qualifié d'intenables. Un propos réitéré par Aurélien Rousseau après la CDOC dans un communiqué : « les augmentations annoncées par certains organismes qui peuvent aller jusqu'à 12% sont inacceptables » a-t-il écrit.

Un dialogue de sourds

À l'issu de la réunion, le ministre de la Santé, qui souhaitait clarifier les raisons de ces hausses importantes, juge qu'« aucune explication sérieuse » n'a été donnée pour les expliquer. De leur côté, les complémentaires espéraient aborder la question de la coopération entre financeurs du système de santé, mais le sujet n'a pas été évoqué.

Selon les Ocam, plusieurs facteurs entraînent une augmentation des dépenses de santé qui pèsent sur la facture pour des complémentaires, notamment le transfert de dépenses de l'Assurance maladie vers les assureurs, la réforme du 100% Santé ou encore l'inflation. Un discours que le ministre, qui « refuse la mise en cause de l'État » ou de l'Assurance maladie, « n'accepte pas ».

L'État pointe du doigt les dépenses de fonctionnement des complémentaires santé, jugées trop élevées.  Selon la Drees (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), les Ocam conservent environ 20% de l'argent qu'elles collectent pour assurer leur fonctionnement (frais de gestion). Cette part est stable depuis 2015.

Exigence de transparence

Dans son communiqué, Aurélien Rousseau estime que «l'exigence de transparence s'impose » et que  les organismes « qui ont décidé de ces augmentations de tarifs auront à s'en expliquer devant leurs clients et adhérents ». Ni mesures de rétorsions ni sanctions n'ont été évoquées par l'exécutif face aux hausses qui s'annoncent.

Le ministre a en revanche rappelé qu'il est possible de changer à tout moment d'assureur santé pour les contrats individuels. Une stratégie pour faire jouer la concurrence afin que les complémentaires s'alignent sur les augmentations les moins fortes ? Il semble néanmoins que la flambée des tarifs des Ocam en 2024 aura bien lieu.