Les premiers protocoles de coopération prévus par l'article 51 de la loi HPST voient le jour en santé visuelle. Sans surprise, les délégations de tâches s'organisent entre ophtalmologistes et orthoptistes, conformément aux souhaits du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) et du gouvernement. La Haute Autorité de Santé (HAS) a ainsi récemment validé un protocole de coopération concernant le dépistage de la rétinopathie diabétique, qui sera très prochainement mis en oeuvre en Bourgogne.

La télémédecine au coeur du projet

Le protocole prévoit que, sans la présence d'un médecin, les orthoptistes de cette région puissent conduire, dans un camion itinérant, un entretien médicalisé (antécédents, signes fonctionnels...), prendre des clichés de rétinographie, instiller un collyre mydriatique (dilatant la pupille) et mesurer la pression intraoculaire. Les données seront ensuite transférées à des ophtalmologistes qui les interpréteront via un dispositif de télémédecine. Au préalable, "l'information du patient est effectuée par l'orthoptiste et son accord est sollicité et tracé", explique la HAS, qui "souligne la qualité de ce protocole et salue l'engagement qu'il représente".

Un protocole amené à s'étendre

Ce dépistage itinérant s'adresse prioritairement aux diabétiques qui n'ont pas bénéficié d'une consultation ophtalmologique depuis au moins deux ans (ceux-ci sont identifiés par les organismes d'assurance maladie). L'ARS (Agence régional de santé) de Bourgogne s'apprête à autoriser la mise en oeuvre de ce protocole par arrêté. D'autres régions pourront ensuite l'appliquer (selon l'agence de presse TIC Santé, des expérimentations sont en cours en Nord-Pas-de-Calais et Midi-Pyrénées). Si elle le juge opportun au vu des résultats des 12 premiers mois, la HAS pourra étendre cette délégation de tâches à tout le territoire national dès 2013.