Invité ce matin de BFM Business, l'auteur du livre à charge contre notre secteur « Rien que pour vos y€ux » est revenu sur le « prix élevé des lunettes en France ». Reconnaissant des produits « de qualité », avec un verrier leader qui « développe de la technologie et de l'innovation », Pascal Perri a également mis en cause le rôle des mutuelles. Un discours qui évolue au fur et à mesure de ses interventions.

« Une situation qui nourrit des rentes »

Porteur de verres progressifs, Pascal Perri reconnait que cela a changé sa vie. « Mais ça ne vaut pas 600 euros, insiste-t-il. D'ailleurs j'observe que pour être remboursé d'un achat de cette nature, il faut que je donne 100 euros par mois à ma mutuelle, donc 1 200 à la fin de l'année. Je paie alors une fois et demie mes lunettes ». Avec son regard de « consommateur puis d'économiste », Pascal Perri constate « une situation parfaitement anormale qui nourrit des rentes qu'il faut probablement regarder de plus prêt. Et je suggère à Madame Touraine (ministre de la Santé, ndlr) d'aller plus loin dans le détail ». Pour lui, l'optique est « une chaîne de valeur très confortable et tous les acteurs se servent bien. Je ne serai pas étonné que ce dossier prenne une tournure plus conflictuelle », conclut-il.

Forfait optique : oui, mais à quel prix ?

Comme il l'explique dans son « livre enquête », les Ocam « ont compris que les lunettes sont un véritable produit d'appel quitte à dérembourser un certain nombre d'autres choses. L'enquête que nous avons menée auprès de nos 15 complémentaires santé montre que la couverture optique est concédée en échange d'une baisse globale des autres prestations. A tout ceux qui sont surfacturé (par les opticiens, ndlr) d'une certaine façon, je leur dis : « j'espère que vous ne serez jamais malade et que vous n'aurez pas besoin d'aller à l'hôpital car vous verrez que vos lunettes vous ont coûté très cher ». En conséquence : moins d'hospitalisation, moins d'assistance en cas de maladie grave ... Vous verrez que finalement tout se paye ». C'est ainsi la première fois que les Ocam sont montrés du doigt en rapport « aux prix élevés des équipements ».

« Les réseaux de soins posent problème »

Dans son livre, Pascal Perri revient également sur la mise en place des réseaux de soins qui selon lui « posent problème ». « En théorie, la liberté de choix du patient pour ses soins est un principe intangible, écrit-il. Ces réseaux constituent donc aux yeux de nombreux professionnels, notamment ceux de l'optique, une violation de ce droit. L'autre problème est le processus entièrement arbitraire et unilatéral qui préside à la constitution de ces réseaux de soins... On pourrait presque parler de concurrence déloyale »

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