En réunion à Rennes, mercredi 11 décembre, puis à Lyon hier soir où une cinquantaine d'opticiens étaient présents, Alain Gerbel, président de la FNOF, est revenu sur l'actualité législative récente et a notamment profité de l'occasion pour afficher une position résolument différente de celle qui est défendue par le reste de la profession sur la loi Hamon.
« Ce qui me fait rigoler, c'est qu'il y a 3 semaines, Benoît Hamon défendait le monde coopératif et le caractère vertueux des coopératives dans l'optique, et là d'un seul coup on inverse totalement le curseur. J'aimerais quand même rappeler que ce n'est pas Benoît Hamon qui a mis l'article 17 quater dans la loi. »
Pour autant, le président de la FNOF refuse de s'inquiéter inutilement. « La loi Hamon ne passera pas », affirme-t-il, visiblement serein. Un optimisme qui ne l'empêche pas de pointer du doigt la véritable problématique qui s'impose aujourd'hui : quelle place auront les opticiens demain ?
« Les articles 5 et 5bis de la loi Lefebvre ont été placés dans le projet de loi Hamon sur demande d'un syndicaliste. La véritable question c'est donc de savoir pourquoi on a placé ces articles dans ce projet. La délégation à 5 ans c'est l'arbre qui cache la forêt, car ce n'est pas ça qui est important. Ce qui compte, c'est ce qui se cache derrière : le succursalisme. Le modèle économique de l'optique est le même depuis 50 ans ; le système est sclérosé et plutôt que de chercher des solutions, certains cherchent un bouc émissaire et ils l'ont trouvé : c'est l'opticien. Il faut donc s'en débarrasser. L'objectif du succursalisme, c'est de transformer l'opticien en salarié kleenex corvéable à merci » a-t-il conclu.