Après Marie-Christine Dalloz, UMP, et Maurice Leroy, UDI, la semaine dernière, c'était au tour de Thierry Benoit député UDI de la sixième circonscription d'Ille-et-Vilaine, d'interpeller le gouvernement avec une question au Ministre de l'économie, Arnaud Montebourg cette après-midi à l'Assemblée Nationale. 
Le député a tout d'abord indiqué qu'il partageait le combat du ministre et rappelé le poids de la filière optique en France, « à la pointe de l'excellence, à la pointe de la recherche » qui représente « 10 000 salariés directs et 40 000 dans le cadre de la sous-traitance dans 77 bassins industriels » dont celui de la circonscription de Fougères, celle du député Benoit où est implanté Zeiss, mais aussi de Morez, Dijon, Provins ou Issy-les-Moulineaux. 

« L'industrie de l'optique aujourd'hui est en danger » a pointé le député en raison des « risques de délocalisations réels si des mesures ne sont pas prises » vers la Chine, la Corée, La Thaïlande Mais surtout, Thierry Benoit est revenu sur le décret à paraître qui « porterait le coup fatal à cette filière industrielle ». « Il est indispensable que le Gouvernement le réoriente », a-t-il exhorté le ministre auquel il a demandé d'expliquer ses stratégies, visions et ambitions pour la filière. 

Arnaud Montebourg a répondu en rappelant qu'Essilor dispose de onze usines en France et représente 40% du marché mondial. Un exemple des raisons qui pousse le gouvernement à prendre soin à ce que « chacun puisse retrouver ses intérêts, y compris dans les réformes que nous faisons ». Arnaud Montebourg a indiqué qu'avec Marisol Touraine il rencontrait les représentants « d'un certain nombre d'entreprises car nous cherchons les points d'équilibre. » Une formule assez vague que la suite de ses propos n'a pas vraiment clarifiée : « il est normal de préserver la lutte contre l'augmentation des prix et de répartir l'effort justement. La question des distributeurs, des opticiens n'est pas étrangère à la question posée. Comme en toute matière, la répartition des profits et des avantages entre le producteur et le distributeur se posera dans ce domaine. Nous poserons cette question aux opticiens qui veulent préserver leurs marges. Il est normal que nous posions ces questions devant l'ensemble de la communauté. » 

Cet échange a au moins pour bénéfice de remettre la filière au coeur de l'actualité alors que celle-ci se mobilise pour se faire entendre. Espérons que l'ensemble de ses actions conduiront à raisonner le gouvernement dans les décisions qu'il doit prendre et dont les conséquences éventuelles inquiètent non seulement la filière mais de manière croissante les Français.