Le 23 avril, Atol a transmis aux opticiens de son réseau une information relative aux risques que représente l'appel d'offres Kalivia pour la chaîne de santé visuelle. Selon l'enseigne, celui-ci "fait voler en éclats trois principes fondateurs et inaliénables : la liberté du prescripteur, de l'opticien et de l'amétrope". Eric Plat, vice-président d'Atol et administrateur délégué aux relations OCAM (organismes complémentaires d'assurance maladie) répond à nos questions sur cette prise de position officielle.
Acuité : Pourquoi avoir attendu les derniers jours de l'appel d'offres pour alerter les Atoliens des risques qu'il représente ?
Eric Plat : Nous voulions voir comment allait évoluer cet appel d'offres. Nous avons rencontré Kalivia pour travailler ensemble sur les adaptations à y apporter, mais globalement, nous n'avons obtenu que des promesses et les adaptations souhaitées n'ont pas vu le jour. Par exemple, Kalivia a maintenu l'impossibilité de vendre un antireflet à un enfant de moins de 10 ans, ce qui est selon nous contreproductif ! Par ailleurs, nous ne souhaitions pas influencer le choix de nos opticiens. Mais je peux dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas la majorité d'entre eux qui a répondu à cet appel d'offres.
A. : Ces avertissements sont-ils une incitation à ne pas signer la convention de Kalivia ?
E.P. : Non. C'est une incitation, pour chacun, à bien réfléchir. Nous disons que nous ne pouvons pas conseiller dans l'immédiat de signer le contrat qui en découle si l'opticien est accepté. Nous respectons bien entendu l'entière liberté de l'opticien de répondre, et de signer. Nous précisons également à nos adhérents que le tiers payant sera maintenu pour les bénéficiaires de Viamedis jusqu'en 2012 : cela permet donc d'attendre le prochain appel d'offres, en 2013, pour voir comment Kalivia évoluera.
A. : Quels sont les principaux éléments que vous reprochez à Kalivia ?
E.P. : Cet appel d'offres ne concorde pas avec notre philosophie, construite sur la qualité et que nous mettons en oeuvre dans le cadre de notre certification ISO 9001. Celle-ci nous impose de prendre du temps avec nos clients. Avec des réseaux comme celui de Kalivia, nous ne pourrons plus assurer cette qualité de prestations de services, que nous voulons conserver.
A. : Quels sont vos objectifs aujourd'hui vis-à-vis des OCAM ?
E.P. : Nous ne voulons pas leur mettre des bâtons dans les roues, mais construire des relations gagnant - gagnant avec les complémentaires santé qui permettent de sauvegarder notre modèle social français. Si tout ça doit être sacrifié sur l'autel du profit des assureurs, je ne suis pas d'accord ! Les assureurs ne doivent pas être tentés, sous couvert d'un discours qui prétend aller dans le sens du consommateur, de récupérer des profits mis à mal par la crise.
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