La commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale vient de publier un rapport d'information jugeant sévèrement les actuelles formations des auxiliaires médicaux, dont celle des opticiens. Alors que ces formations devront prochainement être intégrées au système LMD (licence - master - doctorat), la mission ayant rédigé le rapport "insiste sur la nécessité de réformer en profondeur certaines formations" avant cette échéance, prévue en 2013. Cette préconisation concerne les études menant aux diplômes d'opticien-lunetier, de diététicien, de manipulateur d'électroradiologie médicale et de technicien de laboratoire.
Un diplôme d'Etat au contenu réactualisé tous les 5 ans
"Pour ces professions, il convient d'engager dès maintenant une réflexion sur l'harmonisation des diplômes, le maintien ou non de la tutelle de l'éducation nationale sur ces derniers et le devenir des étudiants aujourd'hui recrutés dans les formations sur dossier et non sur concours" explique le rapport. Les parlementaires suggèrent ainsi que le diplôme d'Etat soit le seul diplôme d'accès à ces professions et que le contenu de la formation soit réactualisé tous les 5 ans. Dans un premier temps, le ministère de la santé définirait les modalités, l'organisation et le contenu des formations des opticiens-lunetiers. "Si la tutelle demeure partagée entre les ministère de la santé et de l'éducation, le rôle de chacun doit être clairement fixé pour ne pas freiner, comme c'est le cas aujourd'hui, la modernisation des formations" soulignent les députés.
Vers une médicalisation des enseignements
Pour la mission parlementaire, ces impératifs sont dictés par l'évolution des métiers, des besoins de santé et du système de soins. La réactualisation des textes définissant les programmes et les modalités de formation (à savoir l'arrêté du 3 septembre 1997 pour les opticiens) devra prendre en compte la future intégration au système LMD et l'élargissement des responsabilités des professionnels. Cela se traduira par une médicalisation des enseignements, une amélioration de la polyvalence des étudiants et l'introduction de nouvelles matières en fonction des tâches susceptibles d'être partagées avec les professions médicales. A l'issue de la refonte des formations initiales, "qui devront rester professionnalisantes", la création de masters pourra être envisagée. Il s'agirait de masters transversaux tenant compte des besoins de santé, permettant de déboucher sur de nouveaux métiers et de développer la coopération entre les professionnels.