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    Le plafonnement des remboursements évite que l'optique ne sorte du système de santé, explique Didier Papaz (Optic 2000)

    Le plafonnement des remboursements évite que l'optique ne sorte du système de santé, explique Didier Papaz (Optic 2000)
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    Suite à ses déclarations lors des 3èmes rencontres parlementaires sur le système de santé, nous avons interrogé Didier Papaz, président d'Optic 2000, sur sa position en faveur du PLFSS 2014*. Selon lui, « le fait d'avoir créé ces contrats solidaires est une bonne chose et de les avoir plafonné sera aussi bénéfique ». Explications...
     

    Acuité : Pourquoi êtes-vous favorable au plafonnement de la prise en charge par les complémentaires santé des dépenses d'optique ?

    Didier Papaz : Ce qui est en train de se passer est prévu depuis une dizaine d'année. La Sécurité sociale n'a pas été en mesure de réguler un certain nombre de métiers et se retrouve avec des charges de plus en plus importantes. En obligeant chaque français à se doter d'une mutuelle, on se dirige vers une forme de privatisation de la Sécurité sociale, avec un certain nombre de transferts de charges opérés entre l'Assurance maladie obligatoire et l'Assurance maladie complémentaire. L'objectif est d'alléger leur implication dans certains secteurs, l'optique en est l'exemple, afin d'impulser aux Ocam d'autres dépenses de santé, comme éventuellement les affections longue durée. Bien sûr, il faut que les opticiens soient associés aux négociations et laisser la possibilité aux consommateurs d'arbitrer ses restes à charge. Sans ces décisions, le risque aurait été une sortie de l'optique du système de santé.


    A : Vous pensez que la Sécurité sociale et les Ocam auraient pu se désengager entièrement de l'optique ?

    DP : Si cette mesure n'avait pas été adoptée, on aurait pu craindre à la démédicalisation de notre métier par la sortie de la Sécurité sociale et par voie de conséquence, des Ocam. C'est ce qui s'est passé dans certains pays (par exemple en Allemagne en 2005, ndlr). Le fait d'imposer des planchers et des plafonds, nous met à l'abri de ce risque. Pour en avoir discuté avec des gestionnaires de mutuelles, cela fait partie des risques qu'ils pouvaient envisager. Cette loi va, certes, entrainer des modifications importantes et va nous poser des questions, mais la profession est garantie de rester dans le système de santé. Ainsi, on pourra faire notre travail de professionnels de santé, mettre en place des opérations de prévention avec les complémentaires, ce n'est qu'un exemple. La porte est ouverte à exercer pleinement notre métier avec l'objectif de tirer la profession vers le haut. Lors de ces rencontres, j'ai aussi parlé de délégation de tâches et de formation.
     

    A : Nous y reviendrons. Mais en quoi le système actuel n'est-il pas vertueux ?

    DP : Je regrette cette course effrénée que se livrent les Ocam pour acquérir de nouveaux clients, en se servant de l'optique comme d'un outil marketing. Cela nous conduit à être l'objet de campagnes de dénigrement. Aujourd'hui, il y a un focus trop important des médias et des politiques sur notre secteur, qui par rapport aux grands enjeux de la Sécurité sociale n'est que tout petit. Nous représentons un marché de 6 milliards d'euros contre 125 milliards pour la santé. On va créer par le biais des plafonds et des planchers, dans le cadre des contrats responsables, un système de prise en charge des lunettes généralisé à tous et identique pour tous. Ce sera en réalité une Sécurité sociale bis qui prendra mieux en charge les équipements optiques. A partir de là, les complémentaires seront amenées à construire des contrats de sur-complémentaire pour apporter de nouveaux services et attirer les clients par d'autres biais que les remboursements en optique. Du coup, nous serons certainement moins pris en otage dans l'avenir par les organismes, qui cherchent à drainer des clients.
     

    A : Est-ce que cela va déboucher vers plus de transparence ?

    DP : Bien sûr ! Les Ocam seront obligés à plus de transparence et les consommateurs comprendront mieux leurs garanties. Parallèlement, les réseaux de soins vont se mettre en place. C'est le deuxième effet qui va aussi offrir plus de transparence à notre secteur. C'est ce manque de transparence qui nous a conduit à la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui. Toutefois, les réseaux doivent se constituer en concertation avec les opticiens. Il faut que nous soyons de vrais partenaires. Nous demandons une concertation sous l'autorité de l'État pour établir un cahier des charges qualitatif et à minima, qui deviendrait opposable à tous les Ocam.

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