Les étudiants sont de plus en plus précarisés. Principale conséquence de cette dégradation : la multiplication des renoncements aux soins pour raisons financières. Sans surprise, l'optique est un des principaux segments concernés, et représente un tiers de ces renoncements.

Plus de 105 000 étudiants n'ont pas les moyens de corriger leur vue

L'enquête « Santé des étudiants en 2011 » réalisée par l'institut CSA pour l'Usem (Union nationale des mutuelles étudiantes régionales) auprès de 8535 étudiants révèle que 15% d'entre eux ont renoncé, sur les 12 derniers mois, à des soins médicaux faute de moyens. Ils sont 4,5% à avoir reporté ou annulé l'achat d'un équipement optique. Cela représente plus de 106 000 personnes. 6,5% ont renoncé à une consultation chez un spécialiste et 5,6% à des soins dentaires. Ces renoncements sont plus fréquents quand le jeune habite loin de chez sa famille : ils concernent 11% de ceux qui vivent chez leur parents, et 20% de ceux qui logent en résidence universitaire.

1 étudiant sur 5 n'a pas de complémentaire santé

Ces renoncements sont fortement corrélés à l'absence d'adhésion à une complémentaire santé. Selon une étude parallèle, menée par l'Ifop pour la LMDE (La Mutuelle des Etudiants) auprès de 8 500 étudiants, 19% d'entre eux ne bénéficient pas de couverture santé complémentaire, contre 13% en 2005. Face à ce constat alarmant, la LMDE demande notamment la création d'un « chèque santé » d'un montant de 200 euros pour tous les étudiants, pour « couvrir globalement leurs dépenses de santé ». Elle réclame par ailleurs une meilleure prise en charge des soins optiques et dentaires par l'Assurance maladie pour cette population.