Ministre du Budget et des Comptes publics, Eric Woerth a présenté hier devant la Commission des comptes de la Sécurité sociale les chiffres prévisionnels pour l'exercice 2008. Le déficit du régime général devrait atteindre 8,9 milliard d'euros. Pour la première fois depuis 1993, la branche vieillesse accusera un déficit supérieur à celui de la branche maladie, dont le déficit se chiffera à 4,1 milliards d'euros, contre 4,6 l'an dernier. "Le dépassement de l'objectif [de progression des dépenses d'assurance maladie] pourrait cependant être de 700 millions d'euros. C'est en dessous du seuil d'alerte de 1,15 milliard d'euros, mais c'est encore trop", a constaté Eric Woerth.

La réduction du déficit de la branche maladie est, selon le ministre, "le fruit du supplément de recettes acquis en 2007" et "d'une meilleure maîtrise des dépenses". Des chiffres qui, certes en-deçà des objectifs, n'ont pas pour autant déclenché la procédure d'alerte, contrairement à l'an dernier. En 2009, la loi de financement de la sécurité sociale devra avoir pour "premier impératif de redoubler nos efforts de maîtrise des dépenses, notamment d'assurance maladie", a poursuivi le ministre. "Cet effort doit reposer sur une amélioration de l'efficience de notre système de santé, en ville comme à l'hôpital", a-t-il estimé."Il faut aussi s'interroger sur la frontière avec les assurances complémentaires pour ce qui ne relève pas des soins essentiels", a ajouté le ministre, rappelant par ailleurs la volonté du gouvernement de lutter contre la fraude.

Le "redéploiements de prélèvements ou de charges au profit de l'assurance vieillesse", dont le déficit se creuse sous l'effet du vieillissement de la population et des retraites anticipées pour carrière longue, n'étaient encore qu'une piste en 2007. "Aujourd'hui, nous en sommes à la concrétisation pour une mise en oeuvre en 2009", a poursuivi Eric Woerth. Qui a réaffirmé l'objectif d'un retour à l'équilibre du régime général d'ici à 2011 et assuré que "l'ensemble de la dette sociale, y compris les déficits récents, sera donc remboursé à l'horizon 2021".