La combinaison entre la vente sur Internet et en magasin serait-elle l'avenir du commerce ? C'est en tout cas ce qu'affirme une étude d'Xerfi-Precepta, publiée le 31 mars dernier. Dans son rapport, le cabinet d'analyse dresse le panorama du e-commerce en France à l'horizon 2020 et prédit que la vente en ligne devrait continuer à bien se porter avec une croissance de 60% et un chiffre d'affaires de 90 milliards d'euros d'ici 6 ans. Interviewée par nos confrères de Challenges.fr, Delphine David, coordinatrice de l'enquête, explique ce dynamisme par « la multiplication des points d'accès à Internet (ordinateurs, tablettes, smartphones, etc.), une croissance de la population connectée et un développement de l'offre en ligne. » Elle note d'ailleurs que les marchés à dimension médicale, en particulier l'optique et l'automédication, sont susceptibles de connaître une forte hausse des ventes en ligne, en conséquence de l'évolution de la législation. 

Digitaliser le point de vente pour enrichir l'expérience consommateur 

Mais cette croissance s'accompagne de nuances. Tout d'abord, le montant moyen du panier devrait diminuer pour stagner et le nombre de transactions par consommateur pourrait se réduire. Delphine David ajoute que le nombre de « cyberacheteurs pourrait atteindre sa limite dès 2020-2021. » Face à ce constat, les sites de e-commerce mais aussi les commerçants traditionnels cherchent à se démarquer en s'adaptant aux nouvelles pratiques des consommateurs qui utilisent désormais plusieurs canaux pour acheter. Une de ces stratégies réside dans la complémentarité entre le site Internet et le magasin physique. Les commerçants traditionnels ont déjà commencé à investir le web en lançant leurs sites où il est possible d'acheter leurs produits en ligne. Ils sont un moyen d'attirer les consommateurs vers les magasins et génèrent des ventes. Ce modèle, qu'on appelle « click and mortar », représente déjà 35% du chiffre d'affaires du top 30 du e-commerce de Xerfi-Precepta. La digitalisation des points de vente va également faire partie des stratégies des enseignes traditionnelles pour replacer le magasin au centre du processus d'achat. En intégrant le numérique dans le parcours consommateur, comme des tablettes pour les vendeurs ou encore l'association des réseaux sociaux, l'expérience du client sera plus ludique. Afin de limiter la concurrence, plusieurs entreprises ont d'autre part fait le choix de racheter directement les pure players, comme Darty qui a récemment fait l'acquisition de MisterGoodDeal. Ces fusions entre enseignes et sites de vente en ligne pourraient également voir le jour dans le secteur de l'optique. 

Mais les grandes sociétés ne sont pas les seules à relever ce défi. Ainsi on peut noter l'action des commerces indépendants de proximité comme les unions d'artisans-commerçants locales qui créent des plateformes marchandes proposant une livraison à domicile, un retrait en points de vente, voire en consignes automatiques. Ces nouveaux sites marchands qui regroupent les commerces de proximité devraient se multiplier. 

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