En perspective de l'examen de la proposition de loi visant à autoriser les mutuelles à pratiquer les remboursements différenciés, la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a auditionné cette semaine des représentants de notre secteur. Après avoir reçu, le 14 novembre, le Casopi (Syndicat des centrales d'achat au service des opticiens indépendants), la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) et le SynOpe (Syndicat des opticiens sous enseigne) (pour lire leurs revendications respectives, cliquez ici), la Commission a auditionné hier 15 novembre le Synom (Syndicat national de l'optique mutualiste, présidé par Christian Py, et le Synam (Syndicat national de l'audition mutualiste), présidé par Marc Greco.

Pour les mutualistes, les réseaux n'entravent pas la liberté de choix

« L'échange a été constructif et a permis de donner un éclairage nouveau sur les réseaux en optique et en audition mis en place par les mutuelles. Il s'agit de conventions et donc des contrats entre les mutuelles, des professionnels et des usagers, dans lesquels chacun est libre d'aller ou pas. La Commission a bien entendu que les prestations des mutuelles étaient augmentées pour les adhérents qui faisaient le choix de fréquenter les réseaux mis en place » a indiqué Christian Py. A l'occasion de cette rencontre, le Synom et le Synam ont ainsi réaffirmé leur avis favorable à la mise en place de réseaux par les mutuelles dans les secteurs de l'optique et de l'audition, comme elles le pratiquent dans tous les autres secteurs depuis longtemps. « Il ne vient à l'esprit de personne de revenir sur des acquis de la dispense d'avance de frais en faveur des usagers des services de santé. Pourquoi, l'optique en particulier devrait bénéficier d'un régime de faveur », a réaffirmé Christian Py.

« On ne peut plus raisonner comme il y a des décennies », estime l'UDO

Selon nos informations, l'UDO (Union des opticiens) n'a pas été auditionnée par la Commission des affaires sociales. Mais son président, Henri-Pierre Saulnier, déclare qu'il « importe peu si une organisation professionnelle a été reçue par telle personnalité. Ce qui compte c'est le travail réalisé en amont, correspondant à la mise en oeuvre d'une politique réaliste, constante et conduite depuis plusieurs années avec de nombreux relais. La position de l'UDO a toujours été claire: on ne peut pas empêcher les mutuelles d'avoir les mêmes prérogatives que les assureurs. Nous pensons que la profession doit évoluer, on ne peut plus travailler et raisonner comme il y a des décennies! La seule possibilité pour l'opticien est d'évoluer vers l'opticien-optométriste afin de pouvoir donner une prestation de qualité, de se positionner plus sur le technique sachant que la particularité de notre profession est son caractère commercial que nous devons assurer ainsi que le bon fonctionnement de l'entreprise. Demain, les réseaux ouverts auront également des grilles tarifaires et le reste à charge sera de plus en plus d'actualité... A nous de montrer notre capacité à évoluer dans l'intérêt de nos concitoyens tout en conservant le dialogue plutôt que de rechercher l'affrontement ».

La proposition de loi n°296 doit être examinée par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale le 21 novembre prochain, puis discutée et votée en séance publique du 28 au 30 novembre. Pour suivre son calendrier législatif cliquez ici.