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Exclu : Laurent Lévy, PDG d'Optical Center : « Les réseaux sont bénéfiques pour le secteur »

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Exclu : Laurent Lévy, PDG d'Optical Center : « Les réseaux sont bénéfiques pour le secteur »

Depuis le début du processus législatif, Acuité a largement donné la parole aux détracteurs de la proposition de loi Le Roux qui luttent contre l'adoption de ce texte. Mais, selon notre dernier sondage, 40% d'entre vous estiment que ce combat est perdu d'avance face à la puissance des complémentaires santé. Par ailleurs, plusieurs dirigeants du secteur se montrent favorables à la mise en place de réseaux. Ainsi, après Yves Guénin, secrétaire général d'Optic 2000, et Christian Py, président des opticiens mutualistes, le PDG d'Optical Center Laurent Lévy prend à son tour fait et cause en faveur des conventionnements entre opticiens et Ocam. Dans une interview exclusive, il se dit convaincu de leur impact positif et prône l'unité de la profession pour reprendre les rênes du débat.

Acuité : l'objectif initial de la proposition de loi Le Roux est de légaliser les remboursements différenciés pour les mutuelles. La polémique qu'elle suscite vous semble-t-elle justifiée ?
Laurent Lévy :
J'ai l'habitude de mettre mon énergie dans des choses qui en valent la peine. Les réseaux existent, y compris chez les mutuelles. Cette loi va permettre justement de l'écrire noir sur blanc et j'y suis favorable. Je suis pour les réseaux et les remboursements différenciés. Le processus législatif suit son cours et j'attends le texte final qui, à mes yeux, doit être amendé. Il faut qu'il garantisse le libre choix du client, et que celui-ci bénéficie toujours d'un remboursement, même s'il ne se rend pas chez un opticien partenaire du réseau de sa complémentaire santé.

A. : Au-delà de la proposition de loi, les réseaux des Ocam suscitent une vive controverse chez de nombreux opticiens et d'autres professionnels de santé. Quelle est votre position sur la colère qu'ils expriment ?
L.L. :
La proposition de loi et les réseaux en général sont la conséquence des abus et des fraudes aux Ocam. Ceux-ci ont réagi quand ils se sont rendu compte qu'ils remboursaient des dépenses qui n'avaient pas lieu d'être. Aujourd'hui, les opticiens et d'autres professionnels de santé craignent de devenir salariés des mutuelles. Effectivement, certains le deviendront, mais seulement ceux qui le voudront, pas tous. Il y a de la place pour tout le monde. Le mouvement des opticiens « pas pigeons » est intéressant dans sa démarche. Mais moi, je veux bien être un « pigeon ». Ce qui m'importe, c'est que mes clients ne le soient pas.

A. : Optical Center se pose, depuis toujours, en partenaire des complémentaires santé. Quel est le bilan de ce choix stratégique ?
L.L. :
Nous sommes depuis toujours en progression, et l'adhésion des magasins de l'enseigne aux différents réseaux est une des composantes de la réussite du groupe.

A : Comment, selon vous, régler le conflit entre la profession et les Ocam ?
L.L. :
La profession doit être unie et parler d'une seule voix. A ce moment là, nous pourrons discuter avec les complémentaires santé, être proactif et anticiper le débat. Nous pourrions notamment parler avec les Ocam de remboursement au premier euro et d'optométrie. Les ophtalmologistes sont réticents, mais qu'ils ne s'inquiètent pas ! Leur cabinet sera toujours plein.

A : Quels seront, selon vous, les conséquences d'un développement des réseaux sur le secteur de l'optique et sur la santé visuelle des porteurs ?
L.L. :
L'impact sur le secteur sera positif. Il continuera de progresser. Les Français auront toujours besoin de lunettes. Ils sont aussi sensibles à l'effet mode, recherchent de plus en plus la nouveauté. Comme les équipements seront mieux prix en charge, voire entièrement remboursés, ils achèteront davantage. Je le constate dans nos magasins, où la fréquence de renouvellement est désormais inférieure à trois ans. L'effet volume va compenser la baisse des prix. Quant à ceux qui craignent une santé visuelle à deux vitesses, il ne faut pas se leurrer : il y a déjà une France à deux vitesses, dans tous les domaines de la consommation.

D'autres acteurs de la distribution ont pris la parole. Lire aussi :

- Yves Guénin, secrétaire général d'Optic 2000 : « Les réseaux existent, inutile de les nier ».

- « Les réseaux, un partenariat gagnant pour les opticiens, les clients et les Ocam », estime Christian Py, président des Opticiens Mutualistes

- Le Groupe All dénonce les réalités économiques des réseaux et propose des solutions

- Ocam : la CDO conteste l'efficacité des réseaux et dénonce leurs dérives

Écrit par la Rédaction
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