Dans son édito de ce jeudi 12 décembre, Le Monde entend revenir sur « ces mille lignes Maginot qui bloquent la France ». « La France est-elle irréformable ? Paralysée par ses corporations et ses castes, ses privilèges et ses chasses gardées, ses statuts et règlements ?». A cette question, le quotidien répond en prenant le cas des opticiens en premier exemple.

« En septembre, un rapport au vitriol de la Cour des comptes dénonçait ce marché peu concurrentiel et opaque : les lunettes sont, en France, deux fois plus chères que dans les autres grands pays européens, à peine remboursées par la Sécurité sociale et plus ou moins aveuglément couvertes par les mutuelles », écrit Le Monde qui estime que « l'examen du projet de loi sur la consommation donne aux parlementaires l'occasion de réagir : ils viennent d'adopter, au Sénat, des dispositions ouvrant davantage ce secteur à la concurrence, notamment sur Internet ».

Pour le journal, « immédiatement, la corporation des opticiens pousse des cris d'orfraie, dénonce un « procès d'intention révoltant », invoque la sécurité sanitaire des Français... On verra, à l'Assemblée, le 16 décembre, si ce lobby aura été assez influent pour défendre son monopole », défie le quotidien.

Précisons que si tous les acteurs de la filière tiennent à s'exprimer, ce n'est pas pour faire du lobbying mais faire valoir que l'opticien n'est pas un simple vendeur de lunettes. C'est aussi un professionnel de santé avec tout ce que cela implique en termes de responsabilités. Même en voulant être moderne ou visionnaire, on sait tous qu'Internet à ses limites, et les porteurs le savent puisqu'ils ne sont que 1% aujourd'hui à commander leurs équipements optiques sur le Net.